
En fait, on croit que se fermer nous protège, mais en fait, se fermer crée juste de la résistance. Et c’est vraiment tout le paradoxe de la vie. C’est quand on… Qu’est-ce que je pourrais prendre comme image ? Bah, voilà mon point, par exemple. Donc, j’ai l’impression qu’il faut que je protège mon cœur parce qu’on l’a tous utilisé, on utilise tous… Enfin, moi en tout cas, j’ai déjà utilisé « me protéger », protéger mon cœur parce que j’ai peur de souffrir. Et donc, du coup, on va créer une carapace autour du cœur en disant : « Ben, je vais me protéger, donc comme ça, je ne vais plus rien ressentir. » Sauf que, justement, je viens de le dire : en protégeant notre cœur, en se blindant, on se coupe de la vie tout court. On ne peut pas choisir. Je me protège que de la souffrance et je m’ouvre à la joie. Non, à partir du moment où c’est fermé, on ferme à tout, on ferme à la vie.
Et en fait, c’est ça aussi quand on parle d’accepter d’être vulnérable : c’est accepter de sourire, d’ouvrir son cœur, d’ouvrir son être, d’ouvrir tout court, de s’ouvrir à la vie et de dire, en fait, de ressentir, de réaliser que l’amour inconditionnel, c’est sans condition. Je répète : l’amour inconditionnel, c’est sans conditions.
Et donc, quand on dit « je dis oui à la vie », c’est un oui inconditionnel. Ce n’est pas « moi, je veux bien le côté positif, mais par contre, les aspects négatifs, je ne veux pas ». Ça ne marche pas comme ça dans la vie. Donc, c’est soit on accepte de s’ouvrir totalement à la vie et de dire « je dis oui, un grand oui à la vie », et donc je m’ouvre littéralement à la vie parce que j’ai confiance, et donc je m’ouvre à l’intensité de la vie qui me traverse, à la fois dans les plus beaux moments, mais aussi dans les moments les plus difficiles. Et donc, c’est accepter de se laisser complètement traverser par la vie.
Et donc, ça veut dire accepter aussi de souffrir, accepter aussi la douleur. Mais si vous refusez la douleur, si vous refusez le malheur, vous refusez le bonheur. Si vous acceptez le malheur, vous acceptez aussi le bonheur. En fait, ça va ensemble. Et donc, littéralement aussi, quand on dit « ouvrir son cœur », ce n’est pas « oui, je m’ouvre qu’aux expériences positives et à l’amour sentimental ». Non, c’est « je dis oui, mais si je dis oui, je dis oui aussi à la possibilité d’avoir mal ». Et ça, on ne veut pas trop.
Sauf que, ben, c’est les règles du jeu. J’avoue, si c’était moi qui les avais créées, j’aurais changé quelques règles. Mais, bah non, malheureusement, ce n’était pas moi. On ne m’a pas choisi.