Toute addiction est une fuite émotionnelle !

Comprendre et Travailler l’Addiction comme Fuite Émotionnelle

🎯 Objectif

Aider la personne à prendre conscience que son comportement addictif n’est pas une fatalité ni une faiblesse, mais une stratégie inconsciente pour fuir une émotion. Offrir une alternative concrète : l’écoute émotionnelle.


1. Définition opérationnelle de l’addiction

« Un comportement répétitif perçu comme indispensable, mais qui répond à un faux besoin. »

  • Non vital (ex. : cigarette, alcool, travail excessif, alimentation compulsive)

  • Répétitif, ritualisé, difficile à interrompre

  • Associé à un soulagement temporaire mais sans résolution du fond


2. Mécanisme de fond : la fuite émotionnelle

« L’addiction n’est pas le problème, mais la solution que l’on a trouvée pour ne pas ressentir. »

Signes que l’addiction est une fuite émotionnelle :

  • Elle apparaît ou s’intensifie face à une émotion désagréable (anxiété, solitude, colère…)

  • Elle interrompt ou court-circuite le ressenti émotionnel

  • Elle est suivie d’une forme de soulagement, puis souvent de culpabilité ou de vide


3. Alternative : l’écoute émotionnelle profonde

Proposer une approche opposée à la fuite : l’accueil actif de l’émotion.

Outil clé : L’Échelle Émotionnelle (proposée dans la vidéo)

  • 🪜 Permet d’identifier l’émotion vécue (et non juste le déclencheur)

  • Aide à explorer sa cause profonde (besoin non reconnu, peur enfouie, blessure ancienne…)

  • Permet de décharger l’émotion de façon saine, sans comportement compensatoire


4. Exercice guidé en séance

🔍 Étape 1 : Identifier le moment d’addiction

  • Quand cela s’est-il produit ?

  • Quelle émotion ou situation l’a précédé(e) ?

🎧 Étape 2 : Accueillir l’émotion

  • Où se loge-t-elle dans le corps ?

  • Quel mot ou image lui correspond ?

🧩 Étape 3 : Chercher le besoin caché

  • De quoi avais-je vraiment besoin à ce moment-là ?

  • Ai-je déjà ressenti cela plus tôt dans ma vie ?

🛠 Étape 4 : Action alternative

  • Quelles autres manières puis-je utiliser pour écouter ou exprimer cette émotion ?

    • Écriture

    • Mouvement

    • Parole à une personne de confiance

    • Respiration consciente


5. À retenir

  • ➡️ L’addiction est un signal, pas une ennemie.

  • ➡️ Ce signal dit : « Tu ressens quelque chose que tu n’as pas appris à écouter. »

  • ➡️ Apprendre à écouter l’émotion, c’est reprendre le pouvoir sur soi-même, petit pas par petit pas.

Salut, bienvenue dans cette vidéo où, à mon habitude, je ne vais pas dire la vérité. Je vais simplement proposer mon témoignage sincère d’être humain sur le sujet d’aujourd’hui : l’addiction.

Alors, j’ai fait une vidéo juste avant où j’invite à ne pas tomber dans le small talk, le petit discours, c’est-à-dire à ne pas se laisser décentraliser. Il y a le centre d’un sujet, puis il y a toute la périphérie. Il faut toujours revenir au centre du sujet pour pouvoir le comprendre de la manière la plus efficace et la plus utile possible.

Et donc, sur le sujet de l’addiction, ce qui me semble central, ce qui me semble fondamental, ce qui me semble causal, c’est d’arriver à distinguer ce qui permet que l’addiction existe, ce qui permet, pour un humain, que l’addiction — n’importe quelle addiction — je veux justement, là, comme c’est central, on n’a pas besoin de parler des différents comportements ou encore moins des personnes. On va vraiment parler de ce qui fait qu’un humain va tomber dans l’addiction, et peu importe laquelle, à la limite.

Je vais expliquer pourquoi : quand on est central comme ça, on peut arriver, des fois, pas tout le temps, à trouver quelque chose de général. Donc, pour moi, la base de la compréhension de l’addiction, c’est de comprendre — je pense que pendant que je parle, je suis en train de réfléchir — est-ce que j’explique ce qu’est une addiction ? Je n’avais pas prévu de le faire, mais juste petite parenthèse au cas où.

Donc, quand je parle d’addiction, je vais parler évidemment des addictions, les plus extrêmes : ça va être celles aux produits, aux drogues, à l’alcool, etc. Ça peut être des addictions au sport, au sexe, à la télé, à certaines nourritures, certains aliments. Ça peut être l’addiction au travail, etc. L’addiction, ça va être ce comportement qui va faire que j’ai besoin de quelque chose qui n’est pas un besoin physiologique naturel, qui n’est pas un vrai besoin. J’ai, de fait, besoin d’air, j’ai besoin de me nourrir, j’ai besoin que mon corps puisse fonctionner dans un environnement suffisamment stable pour lui, mais je n’ai pas besoin d’alcool, je n’ai pas besoin de cigarette, je n’ai pas besoin de n’importe quel autre produit addictif. Donc, voilà, par les addictions, je parle de ça.

Pourquoi, à un moment donné, vais-je tomber dans un faux besoin ? Et la particularité de l’addiction, c’est que je vais le vivre comme un besoin, c’est-à-dire de la même manière que j’ai effectivement besoin de respirer, je dois respirer tout le temps. Je ne peux pas me dire : « Bon, là, je vais arrêter de respirer pendant 3-4 jours. » Je ne peux pas, c’est un vrai besoin. Et donc, ces faux besoins vont avoir la même nature, c’est-à-dire que je vais être obligé de le faire tout le temps, tout le temps, quotidiennement, ou presque. Je vais être obligé de faire cette pratique addictive. Voilà, fermeture de parenthèse sur ce qu’est l’addiction.

Et systématiquement, quand il y a une addiction, en fait, il y a une fuite. L’addiction est une fuite, et principalement — on peut fuir énormément de choses : on peut fuir ses responsabilités face à des problèmes qu’on a et qu’on n’a pas envie de prendre en main, etc. — mais globalement, ce qui me semble être le plus efficace, c’est d’observer que, qu’on ait un problème ou pas, ou ce qu’on fuit avant tout directement, c’est un vécu émotionnel. C’est que l’addiction, c’est la fuite d’un vécu émotionnel. J’ai une émotion. On le voit bien avec les personnes alcooliques : dès qu’ils ont une émotion, ils vont boire un coup. Les fumeurs, dès qu’ils ont une émotion, vont fumer un coup, etc. Ou alors, c’est quand quelqu’un est en émotion, il va courir si c’est son addiction. Donc, on voit bien, c’est très, très, très flagrant si on y met un tout petit peu d’attention, que l’addiction est une fuite.

Et donc, une fuite émotionnelle, c’est quand on vit une émotion — je tourne un peu parce qu’il y a du vent, j’espère qu’on n’entendra pas le vent — qu’on utilise une addiction quelconque pour l’éviter, pour la calmer, pour l’étouffer, pour la renier, etc.

Évidemment, l’alternative — parce que moi, c’est à ça que je voulais en venir — quelle est l’alternative de cette fuite ? C’est le contraire, c’est de faire face à l’émotion. Alors, moi, je propose depuis des années un outil très précis que j’appelle l’échelle émotionnelle, qui est rigoureusement l’anti-addiction, c’est-à-dire que l’échelle émotionnelle, c’est ce qui permet, au lieu de fuir une émotion, d’aller l’écouter profondément. Et pas juste de souffrir, en fait. C’est une écoute, une attention qui est efficace, c’est-à-dire que ça va permettre de révéler quelque chose de profond, de central, qui est le fondement, en fait, de mon vécu émotionnel, donc de ma souffrance psychologique.

Et derrière, évidemment, si j’ai cette conscience précise de ce qui fonde mon vécu émotionnel, au lieu de me focaliser en général — c’est ce qu’on peut faire — sur le déclencheur de l’émotion (les émotions ont toujours des déclencheurs, mais surtout elles ont des causes profondes psychologiques et personnelles), un humain qui a une émotion dans une circonstance donnée, on prend un autre humain, il n’aura pas la même émotion. Donc, l’émotion, elle est causée avant tout par la personne elle-même et ce qu’elle a dans le centre de son système de pensée.

Et donc, quand j’arrive à pointer ce centre-là, j’ai une possibilité de régler le problème. Je ne dis pas que c’est facile, mais au moins, au lieu de fuir, j’avance et je peux commencer à comprendre ce que je vis. Et puisque c’est de la souffrance, à sortir de cette souffrance, à résoudre le véritable enjeu psychologique qui fonde la souffrance.

Donc, voilà, en gros, si je simplifie tout ça, toute forme d’addiction, et du coup on s’en fout de laquelle, est une fuite d’un vécu émotionnel. Et une alternative à ça, c’est de faire une écoute émotionnelle profonde, une échelle émotionnelle pour comprendre exactement ce que je vis au lieu de le fuir. Et une fois que j’ai compris, j’avance, pendant que la fuite n’est qu’un recul. Quand on fuit, on ne règle pas le problème, et les problèmes s’entassent, se cumulent, etc.

Et voilà ce que je pouvais dire sur le sujet. À bientôt pour une autre vidéo !