Faut-il prendre son temps pour construire une relation amoureuse ?

 conseils pratiques et philosophiques pour construire une vie amoureuse réussie

10 Points Clés Détailés :

  1. Prendre son temps : Construire une relation solide nécessite du temps pour cultiver les émotions, créer du mystère et développer une compréhension mutuelle.
  2. Éviter la précipitation : Les relations rapides manquent souvent de fondations solides, comme illustré par la patience prônée dans les premiers rendez-vous.
  3. Les piliers de la relation (FAMA) : Construire une relation autour du fantasme, de l’angoisse, du mystère, du manque, et de l’attente permet d’enraciner des sentiments durables.
  4. Connexion intellectuelle et spirituelle : Au-delà de l’attirance physique, une relation réussie nécessite des échanges intellectuels et des valeurs alignées.
  5. Importance du premier baiser : Symbolique et engageant, il doit intervenir lorsque des bases solides sont déjà établies pour éviter une attache prématurée.
  6. Nourrir la relation avec l’amour continu : Retomber amoureux régulièrement de son partenaire est clé pour maintenir la passion sur le long terme.
  7. Cultiver son individualité : Garder son espace personnel et son mystère permet de maintenir l’intérêt et la curiosité dans une relation.
  8. Reconvoquer l’état amoureux : Prendre le temps de raviver les sentiments amoureux avec des échanges authentiques et des moments partagés de qualité.
  9. Apprentissage affectif : S’entourer de ressources ou de coachs (comme Love Intelligence) pour acquérir des compétences émotionnelles nécessaires à une relation épanouissante.
  10. Liberté et fidélité : L’équilibre entre ces deux concepts est au cœur des relations modernes. Être fidèle ne signifie pas renoncer à sa liberté personnelle et au développement individuel.

Les piliers de la relation, regroupés sous l’acronyme FAMA, mettent en lumière cinq éléments essentiels pour construire une relation amoureuse durable et profonde. Chacun de ces piliers joue un rôle unique dans le développement et l’entretien des sentiments amoureux, en créant un équilibre entre émotions, curiosité et attachement.

1. Fantasme

  • Description : Le fantasme représente la projection positive et idéalisée que l’on fait de l’autre. Cela inclut l’imaginaire, les rêves et les attentes que l’on associe à la personne aimée.
  • Importance : Le fantasme nourrit l’attirance et stimule le désir. Il permet de maintenir une vision inspirante et engageante de l’autre, tout en laissant place à une idéalisation modérée.
  • Exemple : Imaginer des projets communs, rêver ensemble d’un futur ou percevoir chez l’autre des qualités qui captivent.

2. Angoisse

  • Description : L’angoisse est la peur ou l’incertitude associée aux débuts de la relation : le doute sur les sentiments réciproques ou l’inquiétude liée à l’avenir.
  • Importance : Bien que désagréable, cette angoisse est essentielle car elle reflète l’attachement naissant. Elle maintient la vigilance et l’investissement émotionnel, rendant les moments de connexion plus précieux.
  • Exemple : L’attente d’un appel ou d’un message, ou se demander si l’autre partage les mêmes sentiments.

3. Mystère

  • Description : Le mystère désigne ce qui n’est pas encore révélé ou connu chez l’autre. C’est l’inconnu qui intrigue et attise la curiosité.
  • Importance : Le mystère crée une dynamique de découverte progressive, évitant la monotonie et favorisant la fascination pour l’autre. Il est essentiel de préserver une part d’inconnu pour maintenir l’intérêt.
  • Exemple : Partager des anecdotes ou aspects de sa vie petit à petit, plutôt que tout dévoiler d’emblée.

4. Manque

  • Description : Le manque se manifeste lorsque les partenaires ne sont pas ensemble, créant un espace émotionnel où le désir pour l’autre peut grandir.
  • Importance : Cette distance temporaire permet de renforcer l’attachement et d’apprécier davantage les moments de retrouvailles. Elle évite aussi la banalisation due à une présence constante.
  • Exemple : Passer quelques jours séparés ou maintenir des activités personnelles en dehors du couple.

5. Attente

  • Description : L’attente fait référence à la patience nécessaire pour laisser la relation se développer naturellement, sans précipitation.
  • Importance : Elle favorise l’enracinement des sentiments dans le temps, offrant à chaque étape de la relation le soin d’être pleinement vécue avant de passer à la suivante.
  • Exemple : Prendre le temps de mieux se connaître avant de s’engager dans des étapes importantes (comme une vie commune ou un mariage).

Pourquoi FAMA est essentiel ?

Les cinq piliers fonctionnent en synergie pour créer un équilibre entre sécurité et excitation dans une relation. Ils permettent de maintenir l’engagement tout en laissant place à la surprise et au renouveau. En ancrant une relation sur ces bases, les partenaires cultivent un amour qui se construit sur des fondations solides tout en restant vibrant et vivant.

La calme sagesse est une épouse fidèle, la précipitation est une prostituée. Ce proverbe ancien nous vient d’Asie, du sud-est de Malaisie précisément et ne semble pas avoir pris une seule ride. Plus les applis de rencontre se multiplient, plus la modernité facilite les relations amoureuses, en tout cas pour certains, tout va très vite, parfois trop vite.

Et soudain, patatrac, tout s’écroule, la relation s’étiole. Car est-ce allée trop vite, tentative en tout cas d’analyse d’un phénomène très contemporain La difficulté à prendre son temps est-elle proportionnelle à la difficulté de faire durer l’amour Eh bien, faut-il prendre son temps pour construire une relation amoureuse Je vous propose d’explorer cette question, de tenter d’y répondre avec nos deux invités du jour dans cette émission Enquête de son sur Radio Notre-Dame. Et sur RCF, bienvenue à Florence Escaravage.

Bonjour Florence. Bonjour Marie-Ange. Vous récidivez avec cette question qui est quand même déjà un parti pris.

Ça va trop vite, on va voir à quel point le terrain parle de lui-même. Vous qui avez créé, on le rappelle pour nos auditeurs qui ne vous connaîtraient pas encore en 2007, Love Intelligence. Vous avez développé avec un groupe d’experts au départ et de nombreux chercheurs qui viennent des quatre coins de la planète une approche pédagogique pour expliquer l’affectivité et ses enjeux.

Love Intelligence, dix piliers pour construire et réussir sa vie amoureuse, on en rêve tous chez Larousse. C’est votre dernier ouvrage, bienvenue. Et puis Jérôme Attal, bonjour Jérôme.

Alors vous étiez venu la dernière fois avec un baiser, vous êtes revenu cette fois avec neuf rencontres et un amour aux éditions Fayard qui vient de sortir. Je ne dirais pas que la presse est unanime, mais en tout cas un très bon retour autour de cette dernière publication de votre part. Écrivain que vous êtes, auteur, compositeur, interprète, vous êtes l’auteur d’une douzaine de romans maintenant.

C’est presque un ouvrage historique finalement, on peut le dire. Quasiment en tout cas, l’environnement est tout à fait historique. Si on n’a pas les rêves, ce n’est pas très grave parce que l’idée c’était vraiment d’écrire une histoire d’amour, une rencontre et puis quelque chose de suivre un petit peu cette rencontre en neuf rendez-vous pour voir si elle débouchait sur une histoire d’amour ou pas.

Mais effectivement, en toile de fond, il la rencontre que finalement peu de personnes connaissent. En 1933, cette rencontre entre Anaïs Nin, l’autrice et la poétesse et la féministe avant l’heure, j’ai envie de dire, et Antonin Artaud, le poète maudit. très ténébreux et toujours traversé par mille idées et par mille poèmes.

Et cette femme qui est une sorte de sapiosexuelle avant l’heure, c’est-à-dire qu’elle tombe amoureuse des personnes qui la fascinent intellectuellement. Et donc, elle va avoir un crush sur Antonin. Et j’ai donc figuré ça en neuf rencontres.

Parce que j’invente un petit truc, on verra si Florence va approuver. Mais dans cette rencontre, je me dis que quand on rencontre quelqu’un qui nous plaît, on n’a que neuf tentatives pour qu’il se passe quelque chose d’intéressant. Et après, on retombe.

Alors, si au bout de ces neuf fois, ça ne marche pas, on retombe dans une espèce d’amitié. Mais alors, si ça marche, est-ce qu’on peut dire que ça surmarche, ça super marche, Florence Étant donné que vous prenez forcément, si vous êtes là, c’est pour… et qu’on pose la question ainsi, c’est que vous prenez justement la patience, la patience de se connaître, d’apprendre à se connaître.

Et là, on est dans le thème, effectivement. Sauf qu’il deux questions, Marie-Ange, dans votre question. C’est à dire, est-ce que ça surmarche si on bien validé les neuf premiers rendez-vous Et la question de la patience.

Alors, la question de la patience, eh bien, déjà, neuf rendez-vous, c’est vrai que c’est bien. Si on florent, c’est bien. Les premières lectrices et les premiers lecteurs me disent que neuf rencontres, c’est quand même pas mal.

C’est quand même beaucoup. Et pour nos parents, peut-être un peu moins. Enfin, nos parents, nos anciens, autrefois, on prenait quand même beaucoup plus son temps, me semble-t-il.

Dans les romans, on le voit. Vous savez, il vraiment un corps, une règle biologique, un esprit. Et vous connaissez bien mon principe du fama.

Pour qu’une relation marche, il faut qu’il ait le fama. C’est cet espace-temps qui va permettre à ce que tous les éléments, donc comme fantasme, comme angoisse, comme mystère, le deuxième comme manque et le dernier comme attente, Il faut que tous ces éléments puissent être semés. C’est-à-dire qu’il faut ressentir du mystère.

Il faut qu’on ait le temps de se manquer. Il faut qu’on soit un petit peu angoissé parce que si on est en train de tomber amoureux, forcément, il de l’angoisse parce qu’on se demande si l’autre ressent la même chose. On se demande si l’autre va nous appeler, etc.

Il un peu de fantasme, parce qu’il faut bien fantasmer l’autre. Et tout ça, ce sont des ingrédients absolument nécessaires qui doivent sédimenter. Et pour sédimenter, c’est impossible que tout cela se passe en 24 heures, en deux rendez-vous, parce que ça demande un espace-temps pour qu’il soit éprouvé dans le temps.

Il va notre Gérôme Attal, il carrément la souffrance. C’est le romancier qui parle, évidemment. J’ai une question.

Est-ce que le FAMA, c’est l’équivalent du faux mot, Fear of Missing Out, qui est plus masculin C’est une expression américaine qui veut dire qu’on peur de manquer quelque chose Non, ça n’a rien à voir. Le FAMA, c’est vraiment… Toute l’approche que je prône depuis 17 ans avec Love Intelligence, c’est de comprendre que la connexion émotionnelle entre deux êtres, elle peut de temps en temps arriver d’un seul coup de foudre, mais finalement, ça ne veut pas dire grand chose.

Mais surtout, il faut comprendre qu’il des prédispositions favorables pour que cette connexion advienne. Et donc, de temps en temps, malgré nous, cette connexion est en place. Mais la société d’aujourd’hui nous envoie dans une direction complètement contraire puisqu’elle va plutôt nous dire d’être assez contrôlée, de plutôt parler de ses atouts, de montrer sa confiance en soi, de montrer qu’on est capable d’être heureux seul, etc.

Alors qu’en fait, l’état amoureux, la connexion émotionnelle et tous ces rendez-vous, il va justement devoir se passer quelque chose parce que quelque chose de magique est en train d’opérer. Et pour que cette… Entre deux êtres profonds, c’est ça que vous voulez dire.

Pas entre la surface, tout va bien, regarde, je suis une super woman, je suis un super mec. Non, justement, on commence par le contraire avec vous, Florence. Disons qu’en fait, c’est l’état de nature.

On peut relire Jean-Jacques Rousseau, c’est-à-dire que pour tomber amoureux, il faut ressentir une émotion. Ce n’est pas uniquement de l’admiration ou la peur de manquer quelque chose ou se dire celle-là, je veux l’avoir parce qu’elle fait rêver tous mes copains. L’amour, malheureusement, n’a rien à voir avec ça.

L’amour, c’est en tout cas l’état amoureux, puisqu’on parle des neuf premiers rendez-vous. C’est une émotion et cette émotion, heureusement, quand on comprend un peu quelles sont les prédispositions favorables, que je vous enjoigne à lire sur Love Intelligence, évidemment, on peut retomber amoureux. Il plein de gens aujourd’hui qui ne tombent plus amoureux parce qu’ils ne savent plus se mettre dans ses prédispositions.

Ou alors ils se disent, mais je n’éprouve rien. Mais en fait, on la capacité à ce que l’autre aussi puisse nous toucher en révélant une part d’être que soi-même, on va aller chercher chez l’autre. Quelle est votre analyse de l’attente De votre côté, très honnêtement, Jérôme Mattal, qu’est-ce qui fait que le temps fait mousser, non pas s’émousser au contraire, mais enflamme les passions Oui, mais c’est ce que disait, avec juste raison, Florence, c’est-à-dire qu’il cette cristallisation un peu stendhalienne.

C’est qu’une personne nous plaît et elle nous plaît plus que tous les autres qui sont dans le contexte de la rencontre. Et on envie de mettre son cœur sur la table. C’est un peu le cas dans mon roman.

D’Antoine Arthaud et d’Anaïs Nin, ils se rencontrent dans un dîner qui est organisé par Anaïs à Loussienne. Et puis, ils ont envie de s’isoler. Ce qui est beau aussi dans la rencontre, je trouve que c’est l’isolement.

On envie de s’isoler des autres. Ça fait refuge. Et ensuite, il cette séparation parce que le dîner se termine.

Il faut chacun rendre chez soi. Et l’obsession commence, c’est-à-dire qu’on commence à penser à l’autre, On se dit, ah là là, mais je ne pense plus qu’à cette personne. Ça devient une obsession.

Et très vite, il faut une deuxième rencontre pour nourrir cette obsession ou pour la décevoir. Et dans mon roman, en fait, c’est ça. Je l’ai situé en neuf chapitres.

Et dans chacun de ces chapitres, c’est une rencontre qui est soit programmée par l’un ou l’autre des amoureux, soit le hasard qui les fait se retrouver. Évidemment, en lisant votre livre, je pense qu’on se pose la question, qu’est-ce qui se serait passé aujourd’hui entre Antonin Artaud et justement cette femme Est-ce que ça aurait été acceptable aujourd’hui un tel neuf rendez-vous Qu’est-ce que vous en pensez Il faut dire aussi qu’Anaïs Nin est très féministe dans son attitude et en même temps les féministes vont la détester parce qu’elle va avouer, elle dit dans son journal et elle déclare qu’elle est prête à s’enchaîner par amour à un homme ou à une personne. Donc elle est à la fois très féministe et en même temps…

Nous sommes tous êtres de paradis. Oui, elle est très paradoxale comme ça dans son féminisme, mais c’est quelqu’un qui va où le désir l’amène. Elle décide de marcher dans les pas de son désir.

Donc à l’époque, et ce qui m’a aussi plu dans cette histoire que je raconte, c’est que Elle couche avec tous les hommes et avec tout le monde. Elle couche avec son mari, elle couche avec son psy, elle couche avec Henri Miller, l’écrivain américain. Elle couche avec la femme d’Henri Miller, June.

Elle couche avec son père aussi. Elle couche avec vraiment tout le monde. Et elle ne couchera jamais avec Antonin.

Et lui, ça le rend dingue. Alors déjà qu’il est un peu marteau, mais là, ça le rend encore plus marteau. Et voilà, ils ont cette attirance.

Mais à chaque fois, il des petits bisous au gré de ces neuf rencontres. Mais il quelque chose qui la bloque, qui la retient. À propos du bisou, je crois que Florence aussi toute une théorie sur le bisou.

Le bisou, pas tout de suite. Pourquoi, Florence Disons que même en 2024, le bisou, il engage. À partir du moment où on se fait un premier baiser, normalement on en rencontre déjà plus d’autres et puis quand on se revoit la fois d’après, normalement on se refait un autre baiser et donc ça crée une forme de dépression dans le sens un peu météorologique du terme, c’est-à-dire Tout d’un coup, je suis attachée, je m’attache.

Et donc, ça peut créer une forme de perte de liberté qui rend juste une petite phase fragile de la relation. Et donc, il faut comprendre que ce baiser, comme il peut fragiliser la relation parce que finalement, en clair, il impose quelques il impose quelques comportements, normalement quelques devoirs de fidélité, en tout cas pas forcément d’exclusivité, mais un peu quand même. C’est une prémisse d’engagement.

C’est une prémisse d’engagement. Eh bien, vaut mieux l’initier quand des piliers fondateurs ont été créés avant. Voilà.

Et donc, ces piliers, ils sont pour moi de l’ordre de trois. Il faut qu’il ait évidemment une connexion intellectuelle. Mais ça, c’est ce qu’il de plus facile.

Il faut qu’il ait une connexion émotionnelle, c’est-à-dire que quand même, on eu le temps de se manquer, de sentir qu’on était bien ensemble, qu’il avait quelque chose dans cet espace entre nous où ça vibrait. Et puis, il faut qu’il ait une connexion spirituelle, c’est-à-dire que peut-être les valeurs de l’autre, sa sensibilité au monde, sa vision du futur nous inspirent. Ce qui fait que quand ces trois connexions sont là, quand on passe à la connexion plus corporelle, sexuelle, intime, le premier baiser, c’est un peu comme une chaise.

C’est comme si on venait rajouter le quatrième pilier de la chaise. Et alors, c’est plus solide. On va un peu moins se dire « est-ce qu’il va me rappeler » parce que toutes ces attirances forment un tout assez solide qui est porteur d’espoir pour la suite de la relation, si évidemment on s’inscrit dans cette logique-là.

Alors, Florence, je vous adore, mais il des tas de gens qui s’embrassent sans penser à ces trois choses, vous savez. Bien sûr, mais c’est très, c’est très… Vous voyez, moi, je suis là pour rappeler des petits ou des grands principes parce qu’on est dans une société où, justement, on s’embrasse, on couche et puis après on voit bien.

Et malheureusement, pour certains, ça se passe bien, mais pour beaucoup, ça ne se passe pas toujours très bien. On se souille, on s’égratigne, on estime de soi. Et finalement, on se trimballe ensuite dans la vie en ne parvenant plus à faire confiance à l’autre.

Jérôme Attal, vous êtes un peu d’accord ou pas trop Oui, je suis totalement d’accord. Vous êtes pour le premier rendez-vous ou le neuvième rendez-vous Alors moi, je suis un romantique. Je mets tout un chemin avant de me dire…

Toute mon adolescence était angoissée. Je me dis, est-ce que cette fille veut vraiment m’embrasser Est-ce que je suis vraiment le type qu’elle envie d’embrasser Apparemment, vous êtes une espèce rare. Je ne suis pas très représentatif de mon genre.

Mais c’est faux, Marie-Ange, il n’est pas une espèce rare. Parce qu’au fond, vous ne soupçonnez pas le nombre d’hommes qui sont déçus quand le baiser est trop rapide. Ils le reconnaissent à vos oreilles Mais ils le reconnaissent ou en tout cas, ils le ressentent.

Vous savez, dans mon dernier livre, là, je raconte, le livre s’appelle Love Intelligence, je suis désolée, comme le nom de ma société. Et je raconte l’histoire d’une femme qui est depuis, c’est peut-être la neuvième fois qu’ils se voient et ils partent en week-end. Et il lui dit à cette femme, je t’aime.

Et elle, dans le désarroi, elle ne sait pas trop quoi répondre. Et donc, finalement, elle lui dit, je t’aime aussi. Et elle voit dans son regard la déception.

C’est-à-dire que le fama, tout était coupé, ça est, c’était dit, c’était acquis. On ne se connaît pas depuis très longtemps. Je te dis je t’aime et toi déjà, tu me réponds, je t’aime aussi.

En fait, il une notion de crescendo, une notion de je t’accorde de la valeur en fonction de l’effort porté pour te conquérir. Ça va dans un sens comme dans un autre. Et ça, c’est juste parce qu’on est des êtres biologiques et qu’il nous faut du temps pour nous attacher.

Et bien je vous propose de réfléchir sur ces paroles, je n’allais pas dire sur ces saintes paroles, mais sur les paroles de Florence et celles de Jérôme Attal en compagnie de Mozart, mesdames et messieurs, ce presto quatuor à cordes en majeures, K157. tout de suite Et nous voilà de retour, nous parlons d’amour. Faut-il prendre son temps pour construire une relation amoureuse à l’heure de la précipitation Et c’est vrai que les applications, peut-être, c’est un avis que j’aimais, que je pose là sur la table.

Peut-être précipite-t-elle aussi A-t-elle un effet sur nos comportements On va poser la question à nos invités. Florence Escaravage est avec nous, je vous le rappelle. Elle qui est Love Coach, qui créé Love Intelligence il quelques années et qui vient de sortir Cet ouvrage, Love Intelligence, dix piliers pour construire et réussir sa vie amoureuse chez Larousse.

Jérôme Attal est également ici avec nous, lui qui est un spécialiste lui aussi des questions amoureuses via la littérature, lui qui est écrivain, qui est l’auteur d’une douzaine de romans et qui vient avec le dernier, Neuf rencontres et un amour, aux éditions Fayard, qui raconte l’histoire amoureuse, cette rencontre improbable entre Antoine et Artaud. et cette fameuse Anaïs. Voilà, cette histoire un poil mystérieuse, comme on en bien besoin, puisqu’il aussi l’affaire du mystère.

J’aimerais bien qu’on revienne dans quelques instants. Mais c’est vrai que Florence Escaravage voulait mettre un petit peu l’accent, insister, une fois que les neuf rendez-vous se sont bien passés. C’est vrai que ça passe ou ça casse.

Parfois, ça casse aussi. Ça ne peut pas forcément marcher, voire surmarcher. Ça peut aussi se casser la figure, peut-être pour une mauvaise raison, pour une bonne raison, je ne sais pas.

Est-ce que c’est toujours une bonne ou une mauvaise nouvelle, le fait que ça se passe bien ou mal Oui, en fait, là, c’est vraiment une belle question qui donne l’occasion de réexpliquer comment fonctionne l’amour. En fait, l’amour n’est pas une question de compatibilité. Au contraire de ce qu’on nous dit.

Si c’était une question de compatibilité, je poserais mes valises et puis tout irait bien dans le meilleur des mondes pendant 30 ans ou 50 ans de vie commune. Non, en fait l’amour, ce qui est passionnant dans l’amour, c’est le chemin. Et on beau avoir validé pas mal de choses pendant rendez-vous, que ces connexions que j’expliquais tout à l’heure sont établies, ou en tout cas les premières, que voilà, on sent qu’on beaucoup de complicités et des points communs.

C’est là où tout commence, en fait, parce que la garantie d’une relation, elle n’a pas grand chose à voir avec la compatibilité, alors qu’elle tant à voir avec la manière dont on pose le regard sur la relation amoureuse. Si on pense que la relation amoureuse est issue de la compatibilité entre nous deux, Alors, on beaucoup de chances de se planter. Si en revanche, on comprend que l’autre est le reflet de l’interaction avec moi-même, c’est-à-dire comment, qu’est-ce que je révèle de l’autre quand j’interagis avec lui Est-ce que je réveille quel pan de sa personnalité j’active Est-ce que je favorise sa liberté Est-ce que je respecte sa liberté Est-ce que je l’aide à grandir Est-ce que je nourris la relation pour un échange de temps à autre un peu vrai, émotionnellement un peu chargé Voilà, c’est ça qui va faire que la relation est magnifique, quand bien même on est compatible ou pas d’ailleurs.

Ce qui compte vraiment, c’est comment je nourris le lien, comment je laisse l’autre libre, comment je lui permets de grandir dans sa vie en tant que personne individuelle, comment je favorise sa croissance individuelle et c’est ça qui fait la réussite d’une relation. Ce qui est amusant, c’est que ça nous fait complètement rêver de lire des romans comme celui de Jérôme Haddal, mais également vous parliez de Stendhal. On peut penser à tous ces écrivains romantiques, Dieu sait qu’il en a, et il en aura toujours, j’espère en tout cas, Jérôme Attal, mais si ça nous fait en rêver, justement, ce mystère de rencontre en rencontre, on en apprend un peu plus à chaque fois, mais il reste encore du mystère, et on en redécouvre, mais il reste encore du mystère, jusqu’à enfin le baiser, Voilà, ou plus après si on la chance de pouvoir poursuivre cette relation amoureuse, cette histoire.

Mais c’est que si ça nous fait à ce point rêver cette littérature, c’est qu’il un peu de bon sens, de vrai là-dedans. Il un peu de choses… Oui vous avez raison Marie-Ange, je crois que la littérature c’est aussi une lettre d’amour.

On écrit les meilleurs livres, c’est toujours destiné à une personne ou en souvenir d’une personne ou parce qu’on tellement de sentiments que le livre devient un territoire où on peut mettre son cœur. J’ai l’impression que la littérature et la lettre d’amour sont deux choses très compatibles. Et justement, dans un livre, on le temps.

On suit des personnages, on suit leur histoire d’amour. Ce qui est beau dans un livre, c’est qu’on peut l’arrêter, le reprendre, vivre avec. On finalement le temps d’une histoire d’amour dans le temps de la lecture.

Mais pourquoi est-ce qu’on n’arrive pas à le pratiquer En fait, c’est ce qu’on devrait lire comme on vit. Oui, mais on peut parler, vous savez, ils sont rares, mais on peut parler de l’amour aussi, pas que dans le coup de foudre ni dans le mystère. Là, il un roman qui est sorti, qui s’appelle Amour, d’ailleurs, Comment il s’appelle Malheureusement, je ne sais plus son nom à cet auteur.

Il parle des petites joies du quotidien dans la relation à l’autre et de la très profonde joie à être ensemble au fil des décennies. Et donc, c’est l’amour dans la littérature. C’est souvent vrai sur les premiers émois.

C’est malheureusement pas assez, en tout cas à mon goût, sur l’amour au long cours. C’est peut-être moins sexy en apparence, peut-être, la phase au long cours. C’est vrai qu’on l’a jamais.

C’est moins sexy, c’est moins sublimé. Et pourtant, Dieu sait qu’il beaucoup de beauté, de merveille dans cette profondeur qui s’ancre chaque jour, plus en plus. Est-ce que c’est parce qu’il la notion d’effort qui apparaît, qui doit apparaître Non, je ne suis pas d’accord.

Ce n’est pas de l’effort. Non, je n’aime pas. Je n’aime pas tout ce qui est concession, effort, tout ça.

Très judéo-chrétien, cette affaire-là. Moi, je suis en couple depuis 23 ans. Je ne sais pas si j’ai déjà fait d’effort.

Pas beaucoup, vous voyez. Tout est une vraie… Pour moi, là, ce qui m’intéresse, c’est de parler de 2024.

D’ailleurs, mon livre, c’est vraiment ça. C’est quoi le modèle qui remplace le modèle patriarcal C’est comment on apprend à faire du vélo Comment on apprend à faire du vélo dans sa vie amoureuse pour aller prendre des descentes, démonter, aller en forêt comme en montagne, traverser une rivière, tout ce qui va nous arriver dans notre vie. Comment aussi déjà on fait les bons choix, etc.

En 2024. Eh bien, ça beaucoup à voir avec la notion de liberté, parce qu’on est dans un siècle où on doit se sentir libre, même dans une relation amoureuse, quand bien même on est fidèle. Donc, je parle beaucoup de la liberté.

Est-ce que vous avez entendu parler du sélicouple Ça vient de sortir, ça vient de tomber. Vivre à distance, d’être en couple et vivre à toi séparé. Vous avez entendu parler de ça, Jérôme, vous Oui, mais ça se fait depuis longtemps.

Ça été, je t’ai un peu lisé, si je puis dire. Non, moi, ce que je n’aime pas, c’est le aime-toi-toi-même et tu es ta meilleure amie et tu te maries avec toi-même. On voit aujourd’hui, ça s’est arrivé quelques fois, des gens qui se marient avec eux-mêmes.

Ils se mettent une robe de mariée, ils postent ça sur les réseaux, etc. Moi, je dis attention, on est des êtres de lien, c’est-à-dire qu’on est programmé pour grandir. Un bébé, vous ne pouvez pas l’empêcher de grandir.

En revanche, vous pouvez le tuer s’il n’est pas aimé. Ça se voit, les pouponnières de Ceausescu, les bébés pas aimés, ils se laissent mourir malheureusement. Ce n’est pas parce qu’on fini l’adolescence qu’on arrête de grandir.

Et donc l’être humain, l’expérience au sein de laquelle il va grandir le plus, c’est l’expérience de l’altérité, de l’amour à un autre. C’est dans l’expérience du lien d’amour que l’être humain se transforme le plus et grandit le plus. Tant la confrontation avec la différence de l’autre va être source de frottement de plaques, comme les tectoniques des plaques qui tout le temps se frottent.

Et donc, on va se transformer, on va grandir, on va tellement apprendre. C’est un chemin qui est littéralement passionnant et bien plus passionnant que le fait de juste tomber amoureux parce qu’on est un peu victime. Biologiquement, en effet, c’est l’effervescence hormonale et donc on se met à avoir un prisme.

On n’a pas tout notre discernement et c’est très joli l’état amoureux. Il n’en demeure pas moins que tomber amoureux, c’est le sel de la vie. Dans mon roman, on est dans les années 30 à Paris.

Et c’est une période aussi d’effervescence sur tous les plans. Et ce sont des êtres précipités qui voient bien que les dictatures commencent à monter, que le monde est incertain et tomber amoureux, c’est la seule liberté qui leur reste. Et effectivement, Anaïs Nin et Antonin Artaud, ce sont des êtres qui se définissent aussi à un moment donné par leur capacité à tomber amoureux et aussi les personnes dont ils vont tomber amoureux.

Donc moi j’adore ce sentiment de tomber amoureux parce qu’il est très proche finalement de la manière dont j’aborde un nouveau roman. On quelque chose en nous qui monte, on un sentiment créatif et on le projette, on projette un récit. Qu’est-ce qu’on en fait après Mon roman s’ouvre sur une très jolie phrase de Clifford Geertz qui raconte que quand on naît, on est doté du matériel.

On un matériel en nous qui est fait pour vivre plusieurs vies et que malheureusement, on finit par n’en vivre qu’une seule. Et peut-être que ce qui est beau aussi dans l’amour… C’est beau aussi qu’il n’y en ait qu’une seule, c’est beau.

Alors c’est très beau qu’il n’y en ait qu’une seule, mais c’est beau aussi de vivre sans vivre d’autres histoires d’amour, de trimballer avec nous, de voir toutes ces directions qu’on aurait pu prendre et qu’on n’a pas prises. C’est le romancier qui parle pour le coup. C’est le romantique, c’est le romantique.

Alors effectivement, on va vivre une histoire dingue avec une personne et ça va être très beau. Mais il tous les chemins qu’on aurait pu prendre et toutes les personnes qu’on aurait pu aimer. Et c’est ça aussi qui, parfois, est bouleversant.

Et alors moi, j’ai la chance d’être romancier, donc toutes ces histoires parallèles, je peux les mettre dans des romans ou dans… ou dans mon travail, mais effectivement parfois vous croisez une personne et il quelque chose qui est de l’ordre de l’évidence et que vous ne pouvez pas vivre parce que vous êtes amoureux d’une autre personne. Et c’est ces chemins et ces labyrinthes qui aussi vous constituent en tant qu’être.

Et effectivement, être amoureux, c’est aussi… Je l’avais écrit dans le petit éloge du baiser, c’est tous les baisers que je n’ai pas donnés sont aussi cuisants à ma mémoire que tous les baisers qu’on m’a donné ou que j’ai donné. Le rêve ne serait plus un rêve s’il se réalisait.

Voilà, maintenant c’est impensif. Mais c’est vrai que c’est ce qui s’appelle la rêverie d’ailleurs, la beauté de la rêverie, la noblesse de la rêverie. Et heureusement qu’elle fait partie.

de la vie, c’est l’imaginaire. Florence n’est pas incompatible avec une vie amoureuse. C’est très très beau ce que dit Jérôme et en même temps ça questionne beaucoup ce XXIe siècle.

Parce qu’au XXIe siècle, on veut tout. C’est-à-dire qu’on ne veut pas être amoureux qu’une fois. Et en même temps, on veut une famille, on veut des enfants, on veut un toit qui protège, qui est aimant, avec une ambiance familiale, etc.

Mais on veut tout. Et on veut tomber amoureux plusieurs fois. Et donc, dans mon livre, j’explique ça parce que la liberté de tomber amoureux dans une seule existence, eh bien, moi, je dis que peut-être qu’elle est possible parce qu’en fait, tout au long d’une vie de couple, on peut tomber amoureux d’autres personnes.

Évidemment, ça nous arrive quand on est en couple depuis 10 ans, depuis 20 ans. On travaille, on des occasions de rencontres et ça peut nous arriver de tomber amoureux. Brie Duclay disait la semaine dernière à ce micro qu’on ne s’aime purement et simplement que pendant dix ans.

C’est ce qu’elle disait. Je ne suis pas du tout d’accord avec elle. Je ne sais même pas comment on ose dire ça aujourd’hui.

Je trouve ça tellement triste. Ayao Miyazaki, le cinéaste et le grand illustrateur japonais, il dit aussi que quand un artiste est en pleine position de son pouvoir, il n’a que dix ans pour l’exprimer. C’est un avis comme un autre.

Comme les Beatles. Oui, l’histoire nous montre le contraire, que ce soit des grands chercheurs, des grands artistes. qui deviennent bien meilleurs.

Vous prenez Victor Hugo, vous prenez un peintre, Picasso, etc. C’est différent. Dès qu’il change de femme, il change de style.

Ce que je veux dire, c’est qu’on peut en effet tomber amoureux alors que finalement, on comme projet un projet familial. Et ce qui est intéressant, c’est de Je trouve, c’est de nouer quand même une relation avec ces personnes dont on aimerait avoir une histoire d’amour, mais on ne peut pas passer à l’acte. Mais en revanche, on peut nouer quelque chose.

C’est dangereux si on ne se sent pas le pilote dans l’avion. Mais moi, en tout cas, c’est comme ça que j’ai mené ma vie. À chaque fois que j’ai eu des élans de cœur, j’ai voulu les transformer en amitié.

Et ça m’a donné… Voilà, parce que je ne me suis quand même pas coupée du genre humain masculin, puisque je suis hétérosexuelle, depuis 23 ans. Quelle horreur Donc j’ai noué de nouvelles amitiés.

Je sentais qu’il avait une appétence, que dans un autre contexte, peut-être que notre histoire serait transformée en histoire d’amour. Et je me suis sentie assez solide pour développer des amitiés. Mais sinon, ce que je veux dire par rapport à cette histoire, Brigitte Lahaye qui dit que l’amour ne peut dire 10 ans, moi, je trouve que c’est complètement faux.

L’amour, au bout de 20 ans, il est beaucoup plus profond qu’au bout de 10 ans. Pourquoi Parce qu’on traversé mais tellement de choses et qu’en fait on devient des partenaires un peu magiques avec beaucoup plus de compétences. D’abord on est plus compétent pour reconvoquer l’état amoureux.

On connaît les petites ficelles plus qu’avant, les petites ficelles de l’autre j’entends. C’est-à-dire qu’on comprend que l’être humain change tellement au fil des semaines, des mois, parce qu’il lui arrive des choses. Il traversé l’adolescence de ses enfants, il eu la perte d’un parent, il eu une grande maladie, l’être humain est mouvant.

Et donc, il faut savoir se connecter à cet être mouvant. Il faut savoir, évidemment, parler régulièrement de nos rêves, de nos émois, de nos doutes, de nos questionnements. Et si on fait ça, pas forcément tous les jours, mais peut-être juste une ou deux ou trois fois par mois, alors on retombe amoureux l’espace de quelques heures chaque mois.

Jérôme Attal est-il convaincu Réponse après, s’il vous plaît. Louise Attac, depuis toujours. tout de suite.

Les jours ne sont pas éternels Disait un astre au soleil Le tour du monde ça je sais faire Depuis toujours, toujours Disait la lune à la terre Dont les couleurs sont de ses merveilles Issues d’hier ou du soleil Issues de toujours, toujours Dans le noir ou sous la lumière Elles se mélangent sous la mer Se mélangent-elles depuis toujours, toujours Dis, est-ce que tu penses qu’il faut t’arrêter là Dis, est-ce que tu crois que tout ça c’est une mence Dis, qu’est-ce que tu vois Est-ce que l’on suit la tendance Les nuits ne sont pas éternelles Disait la lune au soleil Ils tourneront, c’est un mystère Depuis toujours, toujours Disait un homme de l’univers Dont la longueur est une merveille Issue d’hier ou du soleil Et issue de toujours, toujours Dans le noir ou sous la lumière Il se prolonge sous la mer Se prolonge-t-il Depuis toujours, toujours Dis-moi ce que tu penses Qu’il faut arrêter là Dis, est-ce que tu crois Que tout ça c’est immense Dis, qu’est-ce que tu vois Les jours ne sont pas éternels Disait un astre au soleil Le tour du monde ça je sais faire Depuis toujours, toujours Disait la lune à la terre Dont les couleurs sont de ces merveilles Issues d’hier ou du soleil, issues de tous les jours Dis, qu’est-ce que tu veux Est-ce que nos deux sentiments se… Et voilà pour Louise Attaque, surtout de retour sur Radio Notre-Dame et RCF. Faut-il prendre un peu plus son temps pour construire une relation amoureuse qui dure Voilà la question que nous nous posons aujourd’hui avec nos deux invités.

Florence Escaravage qui fait de l’accompagnement amoureux, Love Intelligence qu’elle créé en 2007 et qui écrit 10 piliers pour construire et réussir sa vie amoureuse. Love Intelligence, le titre Chez la Rose, elle est dure Florence Laissez-moi parler Jérôme Attal également ici avec son ouvrage, son roman pour le coup, Romanceyky, la neuf rencontres et un amour aux éditions Fayard. Effectivement, nous parlions depuis le début de ce temps nécessaire à la rencontre de l’autre, tout simplement.

Parfois, c’est vrai qu’on est amoureux de l’amour. Ça, c’est vraiment peut-être un des gros pièges d’aujourd’hui et qui est mis en avant, mis en exergue de façon, qui est plébiscité d’une certaine façon en Florence Escaravache, Jérôme Attal. Alors, est-ce que vous avez d’abord une réponse à ce qui été dit sur justement voilà, est-ce que l’amour, le secret de l’amour qui dure, c’est quoi pour vous en fait Si ce n’est une réponse à ce qu’a évoqué Florence Escaravage avant la musique.

Je crois que le secret de l’amour qui dure, c’est aussi avoir son territoire pour soi et ne pas tout dire. Et garder du mystère, du secret. Et voilà, c’est compliqué parce que l’amour à deux, c’est aussi des compromis.

C’est aussi ne pas vouloir, quand on aime quelqu’un, on n’a pas envie de le blesser. Donc je pense qu’il faut savoir garder son jardin secret et puis essayer de ne pas blesser la personne dont on est amoureuse. Mais c’est tout l’enjeu d’Anaïs Nin dans mon roman et dans ce qu’elle racontait dans ses journaux intimes.

C’est qu’elle déteste blesser l’autre et elle quand même envie de suivre son désir. Donc c’est vraiment sa quête principale quand elle 30 ans et quand elle commence à tenir son journal. Et dans mon roman, elle doit avoir 33, 34 ans et elle est dans ce dilemme, ne pas blesser la personne avec qui elle vit et en même temps, elle sait qu’elle n’a qu’une vie et elle n’a pas envie de restreindre son désir et elle envie d’aller là où son cœur l’amène.

Donc c’est deux directions un peu antinomiques. Elle essaye de se placer et de ne pas retrancher, à moins de rire, ses désirs et de ne pas regretter plus tard. Elle ne veut pas regretter de ne pas avoir pris des routes qui la tentaient et qui lui plaisaient.

C’est complexe cette histoire. Ça l’était autant à l’époque. Oui, ça été autant.

Mais en même temps, si vous voulez, c’est très actuel parce qu’aujourd’hui, on veut tout dans la relation amoureuse et on veut rester amoureux. On veut que ça pétille. On veut et on voudrait certainement.

On ne veut pas forcément avoir plusieurs vies amoureuses. En tout cas, on veut être amoureux. Et donc, c’est pour ça que d’ailleurs, moi, je suis passionnée par mon métier et que je forme d’ailleurs d’autres personnes à ce métier.

parce qu’il faut devenir compétent pour savoir reconvoquer l’état amoureux. Moi aussi, j’aimerais faire des CDD. Parfois, je me dis, tiens, mais si on pouvait tous faire des CDD de ans, de 10 ans, de ans.

Mais au final, la vie est un choix. C’est ça qui est joli. On peut tout à fait faire ces petits CDD, en parallèle ou pas, où on peut décider d’un autre choix.

Ce qui compte, je crois, c’est d’être compétent pour savoir nouer une relation qui nous inspire, qui nous nourrit et qui nous épanouit et qui épanouit l’autre. Même s’il des hauts et des bas, ça on du mal à l’accepter. Même s’il des hauts et des bas, mais je crois surtout qu’on les moyens aujourd’hui.

C’est pour ça que j’ai écrit ce bouquin, c’est que je me dis mais attendez, On n’a jamais vécu une période aussi formidable qu’aujourd’hui. Il faut se rendre compte quand même d’où on vient. On vient du modèle patriarcal où, quand même, il avait cette ascendance masculine sur les femmes, il avait ces choix qu’on n’avait pas.

Aujourd’hui, on part d’une faille blanche, donc c’est plus difficile parce que d’une certaine manière, on ne rentre pas dans les chaussures du modèle patriarcal. On n’a plus de repères, on tout inventé. En plus, parfois, nos parents ne nous ont pas transmis un modèle reluisant ou qui nous aide à nous guider.

Mais en revanche, moi, je crois qu’on peut être complètement heureux dans sa vie affective si on comprend justement cette notion de connexion émotionnelle, si on comprend comment appliquer la notion de liberté dans un couple fidèle qui, En tout cas, moi, je ne prône pas ça. Je dis juste que moi, c’est le cadre que je propose. Après, tous ceux qui ne veulent pas d’un couple fidèle, il ne faut pas qu’ils me le disent.

On est quand même sur Radio Notre-Dame, les amis. Réveillez-vous. Je me souviens que je vais me faire gronder si vous continuez comme ça.

Pourquoi la fidélité dans l’église Mais oui, mais chacun fait son choix. Moi, je crois que dans la fidélité, la fidélité rend heureux. Ça, je le crois.

Ça peut être des fidélités successives. Oh là là là, on s’égare, on s’égare. Ce sont les CDD, oui les CDD.

Dans les romans. En fait, ce qui est difficile à comprendre dans ce siècle aujourd’hui, c’est la stratégie du puits, c’est-à-dire pourquoi je ne ferais pas plein de petits puits, c’est-à-dire petite histoire A, B, puis C, puis D, F, etc. Ouh là, c’est toujours nouveau, ça réveille une partie de moi, etc.

C’est vrai que ça semble chouette et ça peut l’être. Mais moi qui ai créé Love Intelligence depuis 17 ans, je vois qu’évidemment, il en beaucoup qui ne s’y retrouvent pas. On n’est pas sérieux quand on 17 ans.

Et donc, ce que j’ai envie de dire, c’est qu’en fait, on les moyens d’être heureux aujourd’hui, d’être amoureux assez longtemps, de construire une vie affective qui peut nous rendre épanouissant. Si vraiment, on construit sa colonne vertébrale pour aller régulièrement reconvoquer l’état amoureux, parce qu’on besoin d’être amoureux aujourd’hui. Je vous invite, Florent, si vous ne l’avez pas vu, et également vous, Jérôme Hazal, pour essayer votre réflexion, peut-être pour un prochain roman, on ne sait jamais, ou même pour nourrir nos vies affectives et personnelles, de voir ce film de Steve Gunnell et de Sabrina Gunnell, qui est d’une seule chair, qui vient de sortir il peu de temps.

Nous les avons reçus ici et qui prône justement avec mille témoignages de couples de tous les âges, des couples de 20 ans, des couples de 90 ans, qui raconte comment ils ont surmonté toutes les problématiques de la société dans laquelle ils ont vécu, où ils vivent encore aujourd’hui. Et c’est absolument remarquable. Et j’invite vraiment les auditeurs, s’ils ne l’ont pas encore vu, à aller le voir.

En plus, c’est gratuit, c’est sur YouTube. Vous tapez d’une seule chair, Gunnell, et vous allez tomber sur ce film admirable. Voilà, vraiment sur un hommage à l’amour et à la fidélité en 2024.

Donc, ça répond vraiment à ce que Finalement, vous échangez depuis le début. Et le livre que je citais tout à l’heure, Amour, c’est de François Bégaudot, sur les petites joies du quotidien. À retrouver, parce que finalement, tout n’est pas que routine.

En fait, on peut voir effectivement sans arrêt le verre à moitié vide et on peut aussi s’évertuer à voir les petites étoiles du quotidien, compris dans sa vie amoureuse. Disons que dans la profondeur, on le voit parce qu’on est quand même sur Radio Notre-Dame, dans la profondeur, il de l’intensité. Et donc forcément, dans un couple qui s’approfondit, on découvre de nouvelles choses.

C’est ça que je trouve porteur d’espoir, c’est-à-dire que l’homme que l’on côtoie au quotidien ou la femme que l’on côtoie, mais il se transforme tellement au fil de ce qui lui arrive dans sa vie. Après, il faut être deux. Il des gens qui sont malheureux dans un couple.

Oui, très vite. Il une très belle phrase de Balzac qui dit dans l’amour, il en un qui souffre et l’autre qui s’ennuie. Ça ne m’inspire pas grand-chose.

L’un qui souffre et l’autre qui s’ennuie. C’est une phrase de Balzac. Il dit dans l’amour, il en un qui souffre et l’autre qui s’ennuie.

Oui, mais il faut voir à l’époque de Balzac, quel était le modèle. Comment la femme pouvait-elle prendre sa place Non, mais je déconne Florence. Non, mais moi je ne déconne pas du tout.

En revanche, ce que je trouve chouette. Ça m’intrigue cette phrase. C’est dur.

C’est une phrase, je ne sais plus. L’un qui souffre et l’autre qui s’ennuie. C’est très beau.

C’est hyper triste. C’est triste et puis c’est… En revanche, pour rebondir sur ce que vous dites, Jérôme, c’est que moi, je crois qu’on peut être compétent pour que l’autre aussi devienne en retour l’homme qu’on envie ou la femme qu’on envie qu’il soit.

Comment on fait C’est-à-dire que vous voyez, nous, par exemple, dans nos accompagnements, on transmet des clés affectives à une personne qui est en couple ou à une personne qui est célibataire. on n’a pas forcément le mari ou la femme, ou le conjoint ou le partenaire. On doit la rendre compétente pour qu’elle transmette elle-même à son conjoint.

Et donc, en fait, on est des êtres de miroir. Il une forme de mimétisme qui opère. Quand soi-même on change de posture, de comportement, d’attitude, de discours, d’échange, de regard posé sur l’autre, je promets que l’autre, c’est un caméléon, il va se transformer.

Quand soi-même, on change, l’autre, il commence à changer. Ce n’est pas qu’on va lui faire des leçons, lui dicter la conduite à avoir. Au contraire, c’est une forme de quelque chose de plus digne, de plus inspirant qui, tout d’un coup, va l’amener et aussi de respect de sa liberté.

Être exigeant avec soi et donc avec la relation, en fait, c’est un peu ça que vous êtes en train de dire. Et finalement, c’est aussi une époque propice à cela. Certainement, les années 30, au fond, bouleversées par cette Première Guerre, on voit peut-être plus à l’essentiel.

Quand on vécu des choses difficiles, on l’a vu pendant notre petit confinement, j’ai honte parce que ce n’est pas la grande guerre. On est bien d’accord. Mais tout de même, Jérôme Attal, toutes proportions gardées.

Les années 30, c’est aussi entre deux guerres. Et Anne Hasting et Antonin Arthaud sont les témoins de toutes les dictatures et les nationalismes qui commencent aussi à s’exacerber et à monter en Europe. D’horreur en horreur quoi, parce qu’après la première guerre et ça…

Et Paris, alors il la guerre d’Espagne aussi qui arrive et Paris devient une espèce de place de liberté où il des tas de gens qui arrivent à Paris justement pour respirer et pour vivre libre et pour vivre aussi l’amour libre et les rencontres, les terrasses des cafés, cette chose typiquement parisienne qui aussi permet les rencontres. Et en fait, les gens respirent en tombant amoureux. C’est ça qui est beau aussi dans le fait de tomber amoureux.

c’est que tout d’un coup on est dans sa vie, on se sent asphyxié et on rencontre quelqu’un qui nous plaît et voilà, un appel d’air, on revit, on tombe amoureux. Pourquoi l’amour existe encore Et savez-vous pourquoi il cet appel d’air En fait, c’est quand même phénoménal de tomber amoureux, c’est vrai. Jérôme, il nous fait rêver avec ses jolis mots.

Mais pourquoi on tombe amoureux En fait, c’est parce que Moi j’aime bien dire que l’autre vient réveiller un être qui dort en nous. C’est exactement ça. C’est-à-dire que cette petite partie de soi qu’on ne s’est pas autorisée à développer parce que nos parents, nos éducateurs ou notre vision des choses qu’on s’est construite au fil des années, eh bien, tout d’un coup, c’est réveillé par une rencontre.

C’est-à-dire que l’univers de l’autre nous inspire, nous attire. Et alors, je vais m’autoriser à reprendre des couleurs que j’ai endormies dans l’enfance. Faut-il s’autoriser à cela Faut-il accepter le challenge Si on ne se l’autorise pas.

Si on ne se l’autorise pas, elle casse le matériel. Si on ne se l’autorise pas, on ne se transforme pas. C’est pour ça qu’il faut absolument reconvoquer l’état amoureux régulièrement dans son propre couple, si on fait le choix dans un couple fidèle, parce que sinon, ça ne fonctionne pas très bien, cette notion de transformation.

Vous êtes d’accord, Jérôme Moi, j’ai des copines qui, au bout de dix ans de relation avec un type, le type leur dit si on essayait le polyamour. Alors ça, ça n’existe pas. Tous les experts nous disent ça n’existe pas.

Même physiologiquement, ça ne peut pas fonctionner. Moi, je n’ai pas forcément envie de parler de ce sujet, mais bien sûr. En revanche, ce que je peux dire sur Anaïs Nin, c’est que finalement, les Anaïs Nin, aujourd’hui, on pourrait se dire, elles ont toute liberté d’être les Anaïs Nin.

Les femmes d’aujourd’hui peuvent être les Anaïs Nin, c’est-à-dire, mise à part, évidemment, la relation avec le père, mais sinon, avoir plusieurs amants, etc. Et au final, on se rend compte de quoi Qu’elles ne se l’autorisent pas vraiment. Il une petite phase de vie où on va expériencer, excusez-moi l’anglicisme, Mais très vite, en fait, c’est comme si on était un peu programmé quand même pour se sentir plus à l’aise dans une relation unique.

Et voilà, heureusement, la nature est bien faite. Donc, respectons la nature et on se réveille. Mais c’est quand même un dilemme et c’est un dilemme aussi à l’âge qu’elle a, qui est la trentaine.

Elle vécu des amours, elle est mariée et elle se dit voilà, est-ce que je suis prêt à m’engager toute ma vie alors que je suis dans… Est-ce que je suis prête à m’engager toute ma vie alors qu’il une somme de possibles. C’est l’âge de tous les possibles aussi.

Et en même temps, elle une voix. Et être une femme à cette époque, c’est aussi quand on se marie et quand on s’engage dans une voix, c’est pour toujours. La société ne veut pas que vous reveniez en arrière.

Contrairement à aujourd’hui, vous avez le droit de vous tromper. Vous avez le droit au bout de quelques temps de trouver l’autre. Vous avez le droit de changer aussi, d’évoluer et d’avoir envie d’autre chose.

Oui, c’est un éternel débat. C’est un éternel débat, absolument. C’est un éternel débat, n’est-ce pas, Florence On peut le dire.

Oui, mais quand même, le tout possible, moi, je le trouve aujourd’hui tellement plus ouvert. C’est-à-dire quand même, on peut être plusieurs femmes. Vous savez, on parle des slasheurs aujourd’hui qui ont plusieurs métiers.

Regardez les digital nomades, ces personnes qui vont vivre dans différentes villes. On peut tellement vivre des expériences différentes dans sa vie de femme, dans sa vie de mère, dans sa vie de grande professionnelle ou de grand professionnel. Il n’y pas que…

Et donc, il faut nourrir… Comme on peut nourrir tout cela avec tellement de champs de possible, eh bien, voilà, on est quand même tellement moins contraints que dans la vie qui était proposée aux femmes des années 30. Mais il faut savoir, comment peut-on dire, ne pas tomber dans trop le choix, tu le choix.

C’est toujours un peu ce dilemme-là aujourd’hui peut-être qui est le plus difficile. C’est un autre défi, c’est le défi de 2024. Et voilà, nous sommes.

Il n’y plus qu’à plancher, à travailler, à muscler un peu sa relation amoureuse quand on envie de la sublimer, de la rendre belle et magnifique, voire éternelle. C’est quand même heureux d’y croire encore, n’est-ce pas Florence Escaravage Et Jérôme Attal, dans vos romans, c’est toujours un bonheur de vous lire en tout cas. Merci infiniment à vous deux.

On peut parler évidemment de votre album qui sort le 14 février. Heureux hasard de la Saint-Valentin, Les Attaches Fines. Oui, c’est un album de chansons.

Si vous êtes toute seule ou tout seul pour la Saint-Valentin, vous pourrez toujours passer un bon moment en l’écoutant. Merci Jérôme Attal, merci Florence Escaravage et votre livre « D’y payer pour construire et réussir sa vie amoureuse chez Larousse ». Merci les amis.