d’où viens l’idée que l’amour dois
durée jusqu’à la mort et au delà
voici un travail archéologique
des amours dans l’Histoire
devenu légende après leur mort
on vous garde la surprise 😉
[su_spoiler title= »Cliquez ici pour lire la traduction » style= »fancy » icon= »arrow »]
Je vais vous parler ce jour de deux thèmes qui
peuvent sembler antinomiques mais qui ne le sont pas. L’amour et la mort.
Vous en avez assez
d’entendre Eros et Thanatos à l’évocation de la mort et de l’amour ?
Je vous emmène découvrir
toutes les facettes de ces deux sujets universels.
J’ai profité d’être en résidence de vidéaste
scientifique à Toulouse au Quai des Savoirs pour
aborder ce sujet à l’occasion de leur exposition
« De l’Amour » où j’ai passé un moment très agréable.
afin d’explorer le sujet.
L’amour est dans la tombe ?
C’est parti pour un peu d’archéothanatologie.
Si ce titre était celui de ma toute première vidéo
il y a quatre ans il me semblait intéressant
que cette première vidéo soit dépoussiérée et
intégrée dans ce nouvel ouvrage. En archéologie,
on retrouve parfois ce que l’on appelle des
tombes ou sépultures doubles. Les individus enterrés
ensemble dans diverses positions. Parfois certaines
positions nous alpaguent par leur aspect romantique
comme la tombe double à Hasanlu Teppe ou à Valdaro.
Hasanlu Teppe se trouve en Iran actuel et a eu une histoire
relativement complexe et surtout très longue qui
s’étend sur une dizaine de niveaux archéologiques.
Les deux individus seraient morts en 800 avant
notre ère. Les amoureux de Valdaro comme
ils sont appelés ont été retrouvés en Italie
ils remontent à la période néolithique et ils
sont exposés au musée archéologique de Mantoue.
Ils sont ainsi enterrés ensemble depuis 6000 ans.
Pour autant, pouvons-nous dire que ce sont des amoureux ?
Et bien non pas forcément même si beaucoup de
journaux parlent facilement d’amoureux dans des
cas pareils, ce n’est pas forcément évident. Tout
d’abord il est très difficile en archéologie de
mettre un statut relationnel sur deux individus.
Il faudrait même pousser jusqu’à l’analyse ADN pour
savoir s’ils ne sont pas plutôt liés autrement.
Rien n’exclut que des personnes soient inhumées
ensemble sans pour autant avoir été amoureuses.
Egalement, la recherche permet de savoir si les
deux personnes ont été inhumées en même temps ou
non ce qui va changer beaucoup d’éléments dans
la chronologie de la sépulture. Ne serait ce que
pour savoir si les morts sont simultanées ou si
la tombe a été ouverte à nouveau pour y introduire
un nouvel individu. Enfin il est question de savoir
pourquoi les vivants ont placé les morts dans cette
position bien que dans certains cas comme à
Hasanlu Teppe, le cœur de la recherche était de savoir
si ces individus ont été inhumés comme cela ou
s’ils sont morts dans cette position à un moment
très troublé pour la cité. Ce qui peut également
beaucoup perturber les publics, c’est lorsque les
individus enterrés ensemble sont de même sexe
biologique. Bien souvent les tombes doubles révélant
des personnes de même sexe vont beaucoup interroger
et là encore difficile d’attribuer une relation ou
encore un genre à des individus inconnus exhumés
en contexte archéologique. Le sujet prend
alors diverses dimensions et le traitement
de ces données archéologiques peuvent avoir un
réel impact dans nos sociétés comme par exemple
dans le cas de tombes d’individus de même sexe.
Ce que nous considérons comme une démonstration
de l’amour ne l’est pas forcément de partout et il
est impossible de calquer des visions contemporaines
sur des sociétés anciennes. Ainsi oui, il y a
bien des tombes doubles d’individus de même sexe
biologique mais cela je vous en parle un petit peu
plus dans le podcast audio associés à cette vidéo
qui reprend plus en détail toutes les questions
liées à l’archéologie du genre dans ces cas précis
Parfois il faut se méfier. Par exemple si je vous
montre ces personnes inhumées au Vanuatu sur le
site de Roy mata classé à l’Unesco, vous trouverez
qu’ils sont plutôt mignons les amoureux endormis.
Que nenni ! Ils sont les sacrifiés d’une inhumation
royale pour accompagner une figure de légende. Ainsi
l’homme du couple étaient endormi grâce aux
Kava, une plante psychotrope du Pacifique les
fouilles archéologiques ont révélé pour les
femmes des inhumations de leur vivant avec
pour certaines une tentative de sortie et de
lutte. Elles n’avaient pas de plantes psychotropes
comme les hommes. Comme quoi les apparences sont
bien souvent trompeuses et heureusement c’est
tout le travail des archéolothanatologues de restituer des
situations et des gestes funéraires pour que l’on
puisse mieux comprendre les sociétés du passé et
tenter de comprendre leurs coutumes. En archéologie
d’autres scènes interrogent sur l’empathie. Cet
élément apparaît sur des zones de catastrophes
qui ont laissé des témoignages bouleversants.
A la vue de ces photos vous constaterez que la
peur l’espoir de la survie sont marqués dans
les derniers gestes de ces individus. Qui sont
ils ? Que s’est il passé ? De la Chine à Chypre,
voilà deux cas de restes humains retrouvés
en position de protection. Parlons-nous d’amour ou
de réflexe naturel chez son prochain ? Le premier
date d’il ya 4000 ans en Chine, une coulée de
boue longtemps considérée comme légendaire
a pu trouver un écho en archéologie. Grâce aux
sédiments et à la densité de ces derniers les
squelettes du site de Laija ont été conservés
dans des positions tout à fait intéressantes.
Ce qui a drainé beaucoup d’interprétations sur les
liens entre les individus, et en particulier entre
cette femme de la trentaine et ce petit enfant.
Longtemps considérés comme mère et enfant il a
fallu attendre les résultats ADN pour découvrir
que non, il n’y a pas ce type de lien entre eux.
Est ce une tante ? une voisine ? pour autant amour ou
réflexe naturel on voit que cette femme a fait
son maximum pour tenter de sauver un enfant qui
n’était pas le sien. Cet exemple montre qu’il est
facile de faire rapidement de mauvaises hypothèses
en apposant sur un cas explicite des relations qui
ne sont pas exactes. Pour autant nous ne savons pas
peut-être que cet enfant a été adopté par cette
dernière. Tant d’hypothèses qui restent plausibles. Le
second cas est celui de ces individus considérés
comme une famille sur le site de Kourion à Chypre.
En l’an 365 la cité de Kourion est frappée par un
tremblement de terre d’une violence rare qui
va détruire en grande partie la zone. En 1986
trois corps sont retrouvés dans les décombres à
l’occasion de fouilles. Un jeune homme, une jeune
femme et un petit enfant ont été retrouvés
en position de protection. L’homme à droite
protégeant la femme au centre qui tient son petit
dans les bras. Ainsi, même si je n’ai pas accédé
à d’éventuels tests adn ils sont tout de même
présentés comme une famine dans le musée qui
explique leur histoire au musée archéologique
de Kourion. Une scène touchante qui montre les
derniers efforts vains d’individus essayant malgré
tout de se protéger contre l’inévitable. L’empathie
et l’entraide sont visibles auprès des morts à
condition que leur études soit bien menée.
Avons-nous besoin d’aimer les autres pour les aider ?
C’est une question qui a du sens dans nos sociétés individualistes.
L’expression des sentiments est
quelque chose qui peut être visible en archéologie
les épitaphes nous donnent de bonnes informations
sur les liens entre des individus de leur vivant.
A l’occasion de ma venue à Toulouse j’ai pu me
pencher sur celle présentées au Musée Saint Raymond
dans leur espace d’exposition dédié au monde
des morts. Un exemple du 4e siècle découvert à
Valentine nous dit ceci :
Un autre exemple intéressant est celui de cette
femme qui fait un geste affectueux envers son
époux. Sur le sarcophage aux époux daté du 4e
siècle lui aussi on y voit, entouré de strigiles
une imago clipeata en forme de
coquille. L’époux considéré comme un probable
magistrat de haut rang tient dans ses mains un
volumen. Son épouse qui est un petit peu plus
en retrait mais qui reste en contact avec lui
le regarde je trouve assez amoureusement mais
cela bien sûr est juste mon avis de visiteuse.
Malheureusement le reste de l’œuvre est manquant
ce qui donne des difficultés pour restituer
l’intégralité de cette dernière. On retrouve
aussi une mention très intéressante sur cette
urne cinéraire plus ancienne que ce que je vous
ai présenté précédemment. Celle ci dit : « Aux dieux mânes,
Varia clymène fit faire cet urne pour son époux
bien méritant Marcus Quartimus Dextrus et
pour elle même. Il a vécu 32 ans six mois 24 jours
Il a vécu 20 ans avec elle. Eh oui mes bons amis
l’âge légal pour se marier à l’époque romaine
était de 12 ans pour les filles et de 14 ans pour
les garçons. Marcus se serait alors marié deux ans
avant l’âge légal si on en croit cette épitaphe.
Un rite très codifié comme à l’accoutumée chez
les romains et surtout un devoir civique. Il est
toujours mieux d’avoir les dieux du foyer de son
côté lors de son mariage que ce dernier soit
arrangé ou non. L’art funéraire est aussi plein
de preuves d’amour dans les cimetières du monde on
retrouve de nombreuses histoires autour de l’amour
qu’il soit entre deux amoureux ou encore un amour
filial et familial. Il serait long de vous lister
les constructions qui représentent ce type de cas,
mais voici une petite sélection que je trouve
intéressante. A Paris on retrouve au père Lachaise
le tombeau de Héloïse et Abélard les amants du 12e
siècle qui se sont aimés passionnément mais
dont l’union n’était pas possible. Dénoncés
ils furent séparés et contraints à une relation
épistolaire. Unis dans la mort ils sont inhumés
dans le cimetière en 1817 et sont alors les plus
anciens habitants de ce dernier. Leur tombeau est
quant à lui classé aux monuments historiques.
A Teruel en Espagne deux amants sont également
très connus puisqu’ils sont nommés les amants de
Teruel. Diego de Marcilla et Isabelle de Segura
ont vécu au 12e siècle.
encore une histoire
d’amour contrariée puisque Diego voulait épouser Isabelle. Le père de cette dernière n’a pas voulu
et lorsque diego est venu tout de même la chercher elle était déjà mariée. Il lui a alors demandé
un baiser qu’elle a refusé il meurt alors de
chagrin. Isabelle souhaitant embrasser la dépouille
une dernière fois meurt alors également. Fin de
l’histoire. Ils sont néanmoins enterrés ensemble
d’après la légende. En 1555 deux jeunes personnes
momifiées naturellement ont été retrouvées à
l’occasion de travaux et toute la population
locale a estimé qu’il s’agissait des amants. Depuis
ils sont inhumés en mausolée et surtout le musée
local a souhaité montrer la puissance de cette
histoire et son impact dans la culture aragonaise
et au delà. Par ailleurs les deux corps ont
été exposés assez longtemps ce qui nous vaut
quelques archives permettant d’avoir un aperçu
de ces deux momies relativement classiques pour
des momies naturelle. Parfois ou plutôt souvent dans
les histoires romantiques, l’amour est contrarié
comme ce fut le cas pour ces époux qui malgré
leur religion se donnent la main dans la mort.
La tombe aux mains se trouve aux pays-bas et
date du 19e siècle les époux n’ayant pas la
même religion à l’époque il leur était alors interdit
d’être inhumés ensemble. Les cimetières foisonnent
d’histoires d’amour sachez-le. Il suffit juste
d’y être attentif. Si je vous parle de funéraire
d’amour et d’architecture, vous aurez peut être
besoin d’un petit moment de réflexion pour trouver
un élément qui allie tout cela. Et pourtant un des
lieux les plus visités du monde peut se targuer
d’être une icône romantique par excellence.
Le Taj Mahal. Le Taj Mahal est un des mausolée
funéraire les plus célèbres du monde. Situé en
inde à Agra, il a été édifié au xviie siècle par
Shah Jahan pour célébrer son épouse il est un des
plus célèbres monuments de l’art indo-islamique
dont l’architecture et la mise en perspective du
monument grâce aux aménagements extérieurs le rendent
remarquable. Shah Jahan et Mumtaz Mahal
se sont rencontrés adolescents ils ont enfin pu se
marier d’un amour véritable après quelques années
contrarié un amour fort et puissant menace mahal
était réellement aimé de son mari chose qui n’est
pas toujours évidente dans les unions de haut
rang dans l’histoire. Mumtaz Mahal décède en
accouchant de l’un de leurs enfants ce qui laissa
Shah Jahan le coeur brisé et dans une peine qui le
poursuivra toute sa vie. La légende dit qu’elle
lui a demandé sur son lit de mort d’édifier un
monument représentant leur amour et la pureté de
ce dernier et de leurs sentiments. Ainsi pendant
plus de 20 ans le Taj Mahal est devenu un des
objectifs de l’empereur moghol. Un monument qui
a été construit grâce à de nombreux matériaux
venant de toute l’Inde et de l’Asie et grâce
à des maîtres d’œuvre indiens et parfois venus
d’Europe. faut imaginer que le Taj Mahal possède
des fondations tellement massives que le poids est
de 25 tonnes par mètre carré. Le monument classé
à l’unesco est tellement important en inde que
pendant la seconde guerre mondiale un échafaudage
a été construit pour éviter une destruction lors
de raids aériens. Dorénavant il est surveillé
et conservé par le gouvernement sous l’égide de
services archéologiques.
D »ailleurs le saviez vous ? Le
mariage posthume existe en France par exemple cela
est une réalité c’est l’article 171 du code
civil qui nous le dit et il précise ceci :
Le président de la république peut pour des motifs graves
autoriser la célébration du mariage si l’un des
futurs époux est décédé après l’accomplissement
de formalités officielles marquant sans équivoque
leur consentement. Dans ce cas les effets du
mariage remonte à la date du jour précédant celui
du décès de l’epoux. Une loi souvent méconnue qui est
faite pour assurer une protection à la personne du
couple qui reste mais aussi aux enfants. Tout
cela s’accompagne bien sûr de lourdes démarches
administratives. Dans un registre qui peut prêter à
sourire histoire d’alléger un petit peu l’ambiance
c’est amanda tig ou nord-est de l’irlande qui a
célébré un mariage avec le fantôme d’un pirate
haïtien un mariage spirituel qui n’a finalement
pas duré comme l’ont relayé les journaux.
L’amour et l’entretien du souvenir d’un défunt passe
également par des objets. On est nombreux à
garder un souvenir ou encore poser en presque
relique un cadeau fait par un être qui nous
manque. A des époques où tout le monde n’avait
pas de photos des êtres aimés la conservation
d’éléments physiques comme les cheveux pouvait
alors permettre la confection de médaillon ou de
bijoux ou encore de tableau. Bien que tous les
bijoux en cheveux ne soient pas funéraires il en
existe bel et bien qu’ils servaient à conserver
et entretenir la mémoire d’un être cher. L’apogée
des bijoux intégralement faits en cheveux remonte
au 19e siècle. Néanmoins quelques artisans tentent
de remettre ces créations ou du jour. Les façons
de se remémorer un être cher sont multiples. Pour
autant les entreprises ont bien saisi l’intérêt
également de proposer des alternatives. Par exemple
les diamants commémoratifs à partir de cendres et
de cheveux sont faits de carbone cristallisé. Un
bijou provenant d’un être précieux, ça c’est une
idée ! Dans un autre registre illégal en France car
il est interdit de prélever et de revendre des
éléments humains des entreprises à l’étranger
proposent que les tatouages soit extraits et mis en
cadres pour garder un souvenir d’un être cher.
Grâce à diverses techniques de conservation et
de traitement le tatouage d’un proche devient une
oeuvre. Ne dit on pas avoir quelqu’un dans la peau ?
Mais le corps est bien sûr un véhicule privilégié
de nos sentiments tout comme notre cerveau et
notre coeur. On parle souvent de coeur brisé
de mourir d’amour mais ce que cela a vraiment
existé. Il existe un syndrome qui est bien souvent
apparenté à l’idée de la souffrance amoureuse.
Tako Tsubo signifie piège à poulpe en japonais ce
syndrome se classe du côté des cardiomyopathies
autrement dit cela se situe au niveau du cœur
du point de vue biologique. Il affecte le coeur,
produit des douleurs thoraciques et peut mener
jusqu’à une attaque cardiaque potentiellement
mortelle. Le tako tsubo est un syndrome qui
est toujours étudié et qui interroge beaucoup les
chercheurs. Mais son origine viendrait d’un stress
physique ou émotionnel intense. Initialement
repéré au japon parmi les femmes âgées entre 55
et 75 ans où le retrouve également chez d’autres
individus sur le globe. Les recherches autour du
symptôme évoluent au fil des études sur ce syndrome
avec la recherche de traitements si le patient
ne décède pas de complications. Ce syndrome a
été repéré majoritairement chez les femmes une
certaine tranche d’âge mais surtout ayant vécu un
choc comme le deuil d’un être cher ou encore une
rupture difficile associé à une fatigue intense.
des patients qui ont été diagnostiqués suite un choc positif existent comme après une naissance
ou bien un événement heureux. Ainsi le tako tsubo
n’est plus considéré comme un mythe mais bien
comme une alerte en vue des premiers symptômes
afin de recevoir des soins adaptés. Pour autant la
littérature offre de nombreux exemples de héros
ou d’héroïne qui meurt d’amour. La romantisation de
la mort et de l’amour peut être plus problématique
En france en janvier 2021 il est estimé que 24
personnes mettent fin à leur jour quotidiennement
un chiffre terrible. Pourtant dans diverses œuvres
culturelles la romantisation du suicide existe. Un
traitement littéraire d’un acte complexe qui
peut revêtir des éléments négatifs pour les
personnes vulnérables. La prise de conscience de
la médiatisation des suicides est un véritable
sujet de discussion entre les chercheurs afin
d’éviter les effets d’imitation ou d’inspiration.
Pour autant le suicide amoureux est un sujet
récurrent tant au cinéma qu’en littérature
ce qui est considéré comme contre-productif à
l’heure actuelle pour aborder la question du
suicide et surtout la médiatisation de l’acte. La
douleur de vivre suite à une déception amoureuse
une perte ou encore un deuil peut être ressenti
et doit s’accompagner d’un suivi adapté. Pourtant
dans le passé le suicide amoureux étaient vu
comme l’ultime sacrifice une vision à revoir
désormais avec toute la complexité de ce sujet.
Roméo et Juliette sont bien sûr les plus connus
lorsque l’on parle de cette thématique. On se
souviendra du Dracula de Coppola en 1992 qui
présente cette scène d’introduction mémorable
avec le suicide de Elisabetta croyant son bien
aimé Vlad Dracul soit mort. Enfin c’est du côté
du japon que le terme Shinju désigne les
suicides doubles ou à plusieurs que ce soit en
couple ou en famille. Bien que plusieurs termes
existent pour désigner chacun. Oyako Shinju ou
le suicide par enfant fushi Shinju le suicide
père enfant et le Ikka Shinju le suicide de
toute une famille. Une romantisation que l’on
retrouve dans la littérature japonaise et dans
les spectacles pendant le kabuki que le bunraku.
Bien souvent le Shinju qui ne possède pas
d’idéogrammes pour l’écrire est alors représenté
dans des oeuvres. Au cinéma nous penserons à double
suicide à Amijima de Toru Takemitsu en 1969 issu
d’une pièce de bunraku adapté ensuite au kabuki et
présenté pour la première fois en 1721. Mais cette
thématique est déjà traitée dans d’autres pièces
antérieures comme suicide d’amour a Sonezaki
ou encore les suicides d’amour à Umeda. Ces
pièces en trois actes pouvaient alors présenter
des amants amoureux avec l’impossibilité de
s’aimer ou encore un amour impossible entre
un samouraï et une courtisane. La base de ces
œuvres reste relativement trouble même si
elles ont eu un impact considérable à tel point
que le shogunat tokugawa à l’époque Edo a pris des
mesures pour que l’acte devienne infamant
transgressant l’honneur et la morale. Un choix
étonnant puisque jusqu’en 1868 les samouraïs
pouvaient se suicider pour se laver de leur
faute auprès de leur maître par l’acte du seppuku.
Ainsi s’il existe presque une quinzaine de termes
pour désigner différents soucis du japon dans
l’histoire, le Shinju reste quant à lui toujours
assimilé à l’amour soit entre deux individus
soit entre personnes avec des liens familiaux. On
découvre alors un sujet très complexe et pourtant
très important dans de nombreuses oeuvres locales.
S »il vous est déjà arrivé d’avoir le coup de
foudre en voyant quelqu’un il faut savoir que
d’autres coups de foudre sont nettement moins
agréables. La fulguration, le foudroiement ou
encore l’ accident naturel. Vous l’avez ? Et oui la Keraunopathologie désigne le vrai coup
de foudre celui qui peut vous tuer et s’il ne le
fait pas vous laisser de graves lésions physiques
et neurologiques. Il est évident que ce phénomène a
été observé par de nombreuses hominidés de toutes
sortes. On retrouve des mentions chez Aristote
qui l’évoquent ou encore Pline l’ancien – qui lui
rappelons le est mort lors de l’éruption du vésuve
à pompéi – qui décrivaient déjà la foudre en faisant
des typologies de cette dernière. Et bien sûr la
foudre est relatée comme un élément majeur dans de
nombreux mythes et texte fondateurs dans l’histoire.
En bref si le phénomène est connu il faut attendre
en revanche les travaux entre autres de benjamin
Franklin au XVIIIe siècle pour en savoir plus
sur son fonctionnement et sa formation. Néanmoins
d’après les spécialistes, la foudre recèle encore
de nombreux mystères. Chaque année en france des
bilans de foudroiement sont édités avec le nombre
d’impacts et également le nombre de blessés et de
morts. En France ce chiffre est estimé entre 10 et
15 morts par an. Une centaine de foudroyés sont
comptabilisés. Ces victimes peuvent présenter un
élément très particulier sur leur peau qui les
marquera à vie : les figures de Lichtenberg qui
porte le nom du scientifique qui les a étudiées.
Les lésions cutanées peuvent être multiples en
cas de foudroiement avec des impacts parfois plus
marqués à l’entrée et à la sortie du courant.
Ces lésions irréversibles peuvent alors être visibles
sur certains patients. Ainsi, mourir d’un coup
de foudre est possible et s’il n’est pas létal,
on peut dire que parfois il reste dans la peau.
Bien souvent Eros et Thanatos sont associés dans
l’imaginaire collectif. Il n’est pas rare que des
allusions douteuses soient directement associées au
fait de travailler avec les morts ou autour de la
morcrt…croyez en mon expérience. Pourtant ce sujet
est un réel sujet de recherche scientifique et
historique complexe et surtout long à aborder. Pour
autant afin que cette vidéo reste tout public je
vous invite à écouter le podcast en lien où je
parle un petit peu plus de ce sujet. Je vous parle
également dans mon épisode « un mort à la maison » de
comportements qui peuvent nous interroger sur les
raisons qu’ont certaines personnes de garder
secrètement un défunt à domicile.
Dans un autre registre qui va plutôt mêler anatomie
et art, c’est la polémique autour du dit « coït
de cadavres » dans l’exposition de l’anatomiste
Gunther Von Hagens qui va nous intéresser.
Son travail de plastination très décrié voire comme
chez nous interdit d’exposition, a fait aussi le
tour de la presse concernant une certaine mise en
scène. Dans une salle dédiée à un public adulte deux
corps plastinés c’est-à-dire conservés, ont été
représentés pendant l’acte afin d’illustrer le
cycle de la vie. Idem pour une coupe anatomique de
profil ou les deux individus sont physiquement
en acte. Ce qui a choqué c’est de savoir si oui
ou non les individus décédés avaient donné leur
consentement pour cette mise en scène. Pour
autant, le docteur de la mort comme il est
surnommé a dit que oui. Mais rien ne nous
le prouve réellement. Des questions qui
peuvent sembler aberrantes mais qui ont leur
place dans les discours autour de l’éthique.
Allons maintenant vers un sujet un peu plus doux
si vous le voulez bien. La mort ne touche pas
toujours que des êtres vivants. C’est ce qui est
montré au sein de l’exposition « De l’amour » au Quai
des savoirs. Attachement à un doudou ou encore
un robot, l’amour peut prendre alors différentes
formes. Bien que de nombreux parents tentent
d’acheter un doudou en double, l’enfant n’est
pas toujours dupe et la perte du doudou véritable
peut être un moment douloureux. On nous explique
également dans l’exposition l’expression
« effet tamagotchi » qui va caractériser le
lien d’attachement entre un humain et un objet
technologique. Ainsi, si je vous ai déjà parlé de
la mort et des robots dans mon article autour du
digital Shaman Project de Etsuko Ichihara,
dans l’exposition nous retrouvons aussi différents
liens avec les robots et malheureusement leur mort.
Du robot démineur en zone de guerre bénéficiant
parfois de funérailles tant les soldats les
apprécient ou encore le petit phoque robotique Paro
utilisé en contexte de soins, ces relations aux
robots peuvent choquer, étonner, mais l’attachement
existe. Enfin au Japon toujours, des cérémonies
funéraires pour les chiens robot Aibo sont
pratiquées. Ainsi, aimer un robot prend tout son sens
et c’est aussi un grand sujet de la littérature et
des oeuvres visuelles d’anticipation et de science
fiction. Dans le cadre de la mort j’avais parlé
du robot de deuil au japon donc créé par Etsuko
Ichihara sur mon site web mais il y a de nombreuses
alternatives officielles et non officielles qui
sont arrivées sur le marché ces dernières années.
J’ai pu croiser une peluche où des proches ont
enregistré les messages vocaux à l’intérieur
d’un disparu à destination d’un de ses enfants.
Ou encore l’intelligence artificielle qui reprend
tous les messages d’une personne décédée afin que
les réponses ressemblent à sa façon de parler. Ainsi
ses proches peuvent continuer à lui parler mais
en réalité il parle à un robot. D’abord créé par
des personnes comme vous et moi, en janvier 2021
Microsoft a déposé un brevet. Le bot reprend tous
les messages sur tous les réseaux sociaux. Et oui
dans 50 ans facebook aura plus de morts que
de vivants sur sa plateforme. Ici par exemple
comme pour tous les services en ligne qui demandent
d’insérer des photos, il faut bien lire les clauses
d’utilisation et de confidentialité. J’ai testé
pour ma part une toute récente application qui
intègre un système de ce type afin de, comme ils
disent, « bring back you dead relative » autrement
dit redonnez vie à vos ancêtres. Le résultat est
plutôt intéressant puisqu’il permet en effet de
retravailler la qualité de l’image et de la faire
bouger. Est ce qu’il y a un vrai intérêt ? Je ne suis
pas sûre, mais il est intéressant de noter que
pour éviter tout usage abusif de l’image d’un
défunt ils n’ont pas permis d’ajouter une
voix. La tentation depuis l’arrivée de ce
dispositif gratuit sur internet pour certaines
personnes a été de faire revivre un proche qui
leur manque beaucoup. Une expérience qui
n’est pas forcément positive. Ainsi ce type
de dispositif doit être utilisé avec beaucoup
de parcimonie pour ne pas avoir une résurgence
de souvenirs douloureux pour la personne qui
elle sera seule devant son écran face à un robot.
Ne dites plus crime passionnel ! Aujourd’hui
l’expression crime passionnel est fortement
décriée. En effet pour ce que l’on appellera
dorénavant « homicide conjugale », l’idée de crime
passionnel est dépassé. L’homicide conjugal est
un fléau mondial qui touche majoritairement les
femmes mais les hommes sont victimes et également
pourtant de façon moins massive en termes de
chiffres. Dans tous les cas peu importe qui est la
victime, ces actes sont graves. Pour autant le crime
passionnel a été montré au cinéma, à la télévision,
écrit dans la littérature à grand renfort d’une
image liant passion amour et haine. Les remises
en questions autour d’expression très usitées comme
celle-ci dans le jargon du quotidien s’accompagne
d’une volonté d’informer de prévenir et de faire
changer les mentalités. Ainsi la première campagne
contre les violences conjugales en Drance remonte
à 1989 ce qui n’est vraiment pas très vieux.
D’ailleurs en France Alexia Delbreil qui est
médecin légiste mais également psychiatre en CHU a
fait un travail innovant et surtout très important
sur l’aspect médico-légal et psychiatrique lors
des passages à l’acte dans le cadre des homicides
conjugaux. Tout cela pour dire que les mœurs
et nos expressions évolué et que l’appellation
crime passionnel n’a plus vraiment sa place en
2021. Quand on aime on ne tue pas !
Pour conclure cette vidéo sur la mort et l’amour, je pourrais
vous citer des tirades des belles paroles mais
le mieux je pense et de dédier cette vidéo à ceux
qui ne sont plus là et qu’on a aimé. J’espère que
cette vidéo vous a plu, qu’elle vous a appris des
choses. Grâce à ma venue au quai des savoirs
j’ai pu la fabriquer, l’étoffer et drainer mes
réflexions. Pour me soutenir un petit pouce bleu
et un commentaire sont toujours les bienvenus, et
surtout ils feront très plaisir non seulement à
moi mais aussi à toutes les personnes qui ont
contribué à cette vidéo grâce à leur savoir.
Je voudrais remercier aussi toutes les personnes
rencontrées dans le cadre de ce travail. N’oubliez
pas pour compléter vous pouvez écouter le podcast
associés et lire l’article qui se trouve sur mon
site. C’est un triptyque autour de l’amour qui
vous est offert ! Je vous dis à très bientôt
[/su_spoiler]