đź§Ş Quelle chimie dans l’amour ? đź’– (Court-mĂ©trage)

Charmant court-métrage 

qui manquera pas je l’espère

de vous émouvoir 

bourrĂ© d’humour

et de fait scientifique

de l’expert Bernard Sablonnière 

dans son livre 

La chimie des sentiments 

 

Cliquer ici pour lire la transcription
[tic-tac d’horloge]

Il vous reste 5 minutes.

Bah, vous faites quoi Didier?

Bah, je fais pipi, puis j’assure ma soirĂ©e.

Vous assurez surtout une bonne dose de dopamine qui vous rend bien accro Ă  cette application.

La dopamine ? C’est un truc sexuel ?

Allez, la pause est terminée.

HĂ©hĂ©hĂ©, yes ! Eh, j’ai un match.

[rires]

La chimie, elle s’intĂ©resse Ă  l’organisation de la matière, mais Ă©galement Ă  sa transformation.

C’est pourquoi la chimie elle est partout autour de vous, elle est dans votre cuisine.

Elle est dans ce tableau, sur cette table.

Dans vos smartphones, et mĂŞme…

Dans l’amour.

L’amour ?

On est en cours de chimie lĂ ,
on n’est pas censĂ© parler molĂ©cules ?

Didier, peut-ĂŞtre qu’un jour vous tomberez amoureux.

Vous comprendrez qu’Ă  ce moment-lĂ  vous vous transformez.

Ça, c’est de la chimie.

Si on veut parler d’amour, nous allons d’abord devoir parler des neurotransmetteurs.

Les neurotransmetteurs, ce sont ces messagers chimiques qui voyagent Ă  travers vos neurones.

Pour passer leur message, ils vont devoir trouver un récepteur qui a la bonne forme.

C’est un peu comme le système de clĂ© avec sa serrure,

il faut qu’ils aient la mĂŞme forme pour pouvoir s’emboĂ®ter.

Tu crois que j’ai la bonne forme de clĂ© ?

Je te fais confiance pour l’emboĂ®ter.

[Blablareau] Un messager chimique, la 3,4-dihydroxyphényléthylamine,

plus communément connu sous le nom de dopamine

est indispensable Ă  votre survie.

Sans elle et le circuit de la récompense,
vous n’avez plus aucune motivation.

Une petite astuce pour vous en rappeler…

« Dopa » pour dĂ©sir obligĂ© des passages Ă  l’acte.

Ça, c’est la parfaite excuse en soirĂ©e.

Excusez-moi mademoiselle, j’ai un excès de dopamine,

va falloir que je passe Ă  l’acte.

[rire jaune] Lourd.

[ Blablareau] Heureusement pour vous,
il existe aussi un système de régulation

par les actions d’une autre hormone, la sĂ©rotonine.

La sĂ©rotonine, c’est une clĂ© chimique très spĂ©ciale

car elle peut ouvrir un grand nombre de serrures.

Elle va avoir un rĂ´le modulateur
sur l’action des autres hormones

et elle intervient dans l’humeur, la gestion des Ă©motions,

également la sensation de bien-être.

C’est pour ça qu’on l’appelle
souvent l’hormone de la sĂ©rĂ©nitĂ©.

L’alcool, c’est aussi une drogue, non ?

Oui, effectivement, ça va perturber le circuit de la récompense.

Pour faire simple, la sensation de plaisir ressenti
va vous pousser Ă  renouveler

la recherche d’une source de plaisir.

Alors, ça peut favoriser des apprentissages,

mais aussi des addictions.

Si ce système de récompense dysfonctionne,
ça peut conduire à des troubles comportementaux

d’ordre alimentaire ou affectif.

N’est-ce pas, Didier ?

Si vous en abusez, le piège peut se refermer
et vous consommez une substance

tout en sachant qu’elle est nĂ©faste pour vous.

Vous tombez donc dans l’addiction.

Malheureusement, face Ă  cette chute dans l’addiction, vous n’ĂŞtes pas tous Ă©gaux.

Cela dépend notamment de votre équipement en récepteurs de la dopamine.

Vous voulez dire que l’amour est une drogue ?

Du point de vue chimique très certainement, oui.

Le sujet amoureux se comporte un peu comme un droguĂ©, c’est Ă  dire qu’il va chercher

Ă  renouveler constamment la source de plaisir,

et mĂŞme si c’est destructeur pour lui, il recommencera.

On est en cours de chimie lĂ 

ou en cours de poésie ?

C’est vrai…

Baudelaire ou Lavoisier, il faut choisir, hein.

Didier, je pense que vous avez assez
de choses Ă  retenir pour aujourd’hui.

Le cours va s’arrĂŞter lĂ  et je vous retrouve demain matin.

Bonne soirée.

Comment veux-tu qu’il comprenne ça ?

Bon allez, je vais me coucher.

[soupire] Ah.

Bien.

Aujourd’hui, on va parler de sĂ©duction.

Vous venez de rencontrer cette personne
qui vous plaît beaucoup,

vous pensez Ă  elle…

Ça tourne un peu en boucle dans votre tête, hein.

Vous commencez Ă  avoir le rythme cardiaque qui s’accĂ©lère, vous dormez pas très bien.

La peur d’ĂŞtre rejetĂ© n’est pas facile, hein ?

C’est normal, vous sĂ©crĂ©tez en grande quantitĂ© de l’adrĂ©naline et de la noradrĂ©naline.

La noradrĂ©naline a cette…

…propriĂ©tĂ© d’aiguiser votre mĂ©moire des faits rĂ©cents,

et ça va tourner en boucle dans votre tête.

[Didier] ♫ Tu m’as fait tourner la tĂŞte.

[Didier] ♫ Mon manège Ă  moi…
[Blablareau] Vous avez peur de passer Ă  l’acte ?

Ce qu’il vous faut, c’est juste un peu de motivation.

Pas d’inquiĂ©tude, la libĂ©ration de dopamine va vous y aider.

Qu’est ce qui fait qu’on s’attache Ă  l’autre ou pas ?

Très bonne question, il y a une hormone pour ça.

Elle vous rend hypersensible Ă  l’attitude de l’autre
et elle augmente votre compassion :

Il s’agit de l’ocytocine, l’hormone de l’attachement.

L’ocytocine, c’est en quelque sorte le ciment de la relation amoureuse

mais également des relations sociales.

D’ailleurs elle est mĂŞme inter-espèces,

c’est aussi cette hormone qui fait que vous vous attachez Ă  votre chien.

Et pourquoi c’est toujours l’homme de passer Ă  l’action ?

Ah, voilĂ  une bonne question Didier, pour une fois.

Il me semble que ce sont les codes sociaux,
mais allez savoir

c’est peut-ĂŞtre en train de changer,
mais après tout avec votre succès,

j’suis sĂ»r que vous avez pas ce genre de problèmes.

Oui, très perspicace, Monsieur le Professeur.

Et bah tu t’y crois toi !

T’as pris le melon ou quoi ?

Ouais, j’ai chopĂ© un melon, mais j’ai aussi du porto,

de la pata negra… ça te branche pour ce soir ?

[soupire] Non, j’ai du boulot ce soir.

Allez…

[chuchote] La noradrénaline pour
la mĂ©moire des faits rĂ©cents…

Noradrénaline pour
la mĂ©moire des faits rĂ©cents…

[chuchotements inaudibles]

Bah perso, je prĂ©fère rester libre que de m’attacher.

Et puis ça, c’est du libre arbitre,
ça n’a rien Ă  voir avec vos histoires de chimie.

Et puis moi, je préfère penser que
l’amour c’est magique.

[Blablareau] Pensez ce que vous voulez Didier, mais ce qui est certain, c’est que c’est aussi chimique.

Et c’est pas Ă  vous de dĂ©cider
si vous vous attachez ou non,

mais plutĂ´t Ă  votre Ă©quipement en rĂ©cepteurs de l’ocytocine,

et ça mon très cher, c’est dĂ©terminĂ© par la gĂ©nĂ©tique.

Mais je suis d’accord avec Didier, on a tous le choix,

c’est ça qui nous caractĂ©rise,

comme si nos actes n’avaient pas d’influence,

j’y crois pas.

Croyez ce que vous voulez, mais ce n’est pas une affaire de croyance.

Et si vous souhaitez réussir votre examen, je vous conseille de reconsidérer

la question avant la fin de l’annĂ©e.

Allez le cours est terminé.

– [Antoine] Apéro ce soir à la maison ?
– [Didier] Ah ouais, bonne idée, on demande à Chloé ?

Chloé, tu pouvais venir ce soir ?

Non, je suis désolée, pas ce soir.

Allez…

Non mais j’ai du travail,

je dois bosser cette année,

je voudrais pas la rater.

Une prochaine fois.

– [Antoine] Au revoir.
– [Chloé] Si je trouve les clés.

Eh.

Et si tu changes d’avis, on est dans le meilleur bar de Toulouse.

Chez Antoine.

De mĂŞme que toute envie indispensable Ă  notre survie, telle la faim, la soif ou le sommeil,

après la pubertĂ©, le besoin de reproduction va se manifester sous la forme d’une envie sexuelle.

La lassitude d’un couple provient d’un effet d’accoutumance

qui désactive le circuit de la récompense.

Lors d’une sĂ©paration amoureuse, certaines zones du cerveau vont ĂŞtre dĂ©sactivĂ©es

et ça va mettre en silence le circuit de la récompense,

c’est pour ça qu’on commence Ă  ressentir un Ă©tat dĂ©pressif.

[souffle]

Vas-y, elle m’a soĂ»lĂ©e, mon gars.

– [Antoine] Vas-y.
– [Didier] Allez.

– [Antoine marmonne]– [Didier] Mais non, ça lui passera.

T’en veux ?

Fais gaffe, elle est forte.

Alors Didier ?

Vous comprenez maintenant, n’est-ce pas ?

T’es quĂ©-blo ou quoi ?

– [Didier] Excuse-moi mec, j’ai…

J’ai eu une hallu.

– [Chloé] La la la.
– [Antoine] Allez.

– [Chloé] Ça va ?
– [Antoine] Super.

Ça a pas l’air.

Ça va toi ?

– T’es parti loin.
– J’ai cru que…

Les deux…

J’ai cru que…

En l’absence d’attachement amoureux,

une fois votre appĂ©tit sexuel est assouvi, vous dĂ©sintĂ©ressez de l’autre.

Mais en revanche, pour les amoureux passionnels, la gratification sexuelle

augmente les sĂ©crĂ©tions d’ocytocine et donc, l’attachement

[toque Ă  la porte]

Excusez-moi Monsieur.

Ah Didier, vous tombez bien !

Petite question pour vous, quel est l’organe sexuel

le plus important ?

Vous êtes sérieux ?

Vous voulez que je vous le montre ?

Ah pas celui-lĂ  !

L’objet le plus complexe que l’on connaisse.

Environ 100 milliards de neurones Ă  raison d’environ…

…10 000 synapses par neurones
ce qui nous fait, s’il vous plaĂ®t,

combien de contacts synaptiques au total ?

– [Didier] Euh…

T’as trop de sang en bas pour que ça monte lĂ -haut, toi.

Aaaah ! Le cerveau.

VoilĂ . C’est cette machine chimique hautement organisĂ©e qui commande.

Finalement, le sexe c’est…

C’est surtout dans la tĂŞte.

Mais la question c’est…

Pourquoi on a des abus sexuels ?

Ah je sais !

Les hormones.

Oestrogènes pour les filles et testo pour les gars.

Eh bien, absolument pas.

Figurez-vous que même si le taux de testostérone
est beaucoup plus bas chez les femmes,

chez les deux sexes, c’est bien cette hormone qui est responsable de l’envie sexuelle.

Et, associée à la dopamine, mmm,

voilĂ  le vrai cocktail de la libido.

Alors chez les deux sexes, il y a certes énormément de points communs mais il existe aussi

au moins une différence.

Une zone dans le cerveau qui n’est pas activĂ©e de la mĂŞme manière, l’hypothalamus.

Chez les hommes, ce sont les zones antérieures et dorsales qui sont activées

alors que chez les femmes, c’est la zone ventrale.

Et c’est pareil pour les homos ?

Bien sûr, pourquoi voudriez-vous
qu’il y ait une diffĂ©rence ?

C’est quoi le dĂ©lire avec ChloĂ© lĂ  ?

Je sais pas.

Tu sais pas ?

Je sais pas.

J’suis en vrac.

Tu crois que…

J’sais pas, elle…

Elle me fait du bien,
j’ai plus envie d’aller voir ailleurs.

On rigole bien avec cette fille.

Non mais t’as mĂŞme pas couchĂ© avec encore.

Mais arrĂŞte de penser qu’Ă  ça, y a…

Y a autre chose.

– Genre ?
– Elle me fait du bien, c’est tout.

Et elle a des projets et…

Ça me change, ouais.

Bah comme les 79 autres meufs
sur Tinder aujourd’hui quoi.

Tu comprends vraiment rien toi, hein ?

Ça te fait du bien mais t’as l’air un peu scotchĂ©, hein.

Bon, t’as rien de mieux Ă  faire ?
J’suis en train d’Ă©crire un texto.

Lorsqu’on tombe amoureux, il y a activation de l’amygdale cĂ©rĂ©brale fortement impliquĂ©e

dans le ressenti des émotions, mais pas du lobe frontal

qui s’occupe de la prise de dĂ©cision.

VoilĂ  pourquoi on a du mal Ă  intellectualiser, Ă 

exprimer ce que l’on ressent.

Lorsque le désir se transforme en pulsions,
ou le… ressenti du dĂ©sir en douleur,

le changement de comportement sera lié par une attitude propre à toute addiction :

la recherche compulsive – voire destructrice –
de l’objet du dĂ©sir.

Allez, ça suffit pour aujourd’hui.

Je vous retrouve demain.

Merci.

Chloé.

Chloé !

[battements de coeur] [bruits de pas]

– [Didier] Chloé !

– [Didier] Chloé !
– [Chloé] Quoi ?

Tu veux pas passer Ă  la maison, boire un coup ?

Non, pas ce soir.

J’ai pas envie.

Mais quoi, tu me fuis ou quoi ?

T’as mĂŞme pas rĂ©pondu Ă  mes textos.

Allez, justement, parlons-en de tes messages.

T’as vu ce que tu m’as envoyĂ© ?

– Quoi je t’ai…
– Tu m’as envoyĂ© 15 messages !

Je t’ai pas envoyĂ© 15 messages,
je t’ai envoyĂ© 5-6 messages.

Non mais qui fait ça ?
Et puis t’as vu ce que tu as Ă©crit dedans ?

Mais quoi ? T’aurais rĂ©pondu au premier,
y aurait pas de problèmes.

Il y a quoi, il y a quoi dans mes…
Attends, on les regarde ensemble.

– Non.
– Y a rien d’incroyable dans mes textos.

– C’est flippant, vraiment c’est flippant.
– Regarde mon téléphone.

– J’y vais, je prĂ©fère y aller.
– Attends, je trouve plus mon téléphone !

Putain, Cloé, attends !

Je vais chercher mon téléphone !

J’ai oubliĂ© mon portable.

Dans la salle de classe.

C’est moi qui l’ai.

– [Didier] Mon portable ?

Tenez-y.

– [Didier] Ah bah merci.

Vous vivez ici ?

– [Blablareau] Et alors quoi, vous êtes de la Gestapo ?

Ah non.

Vous savez, je… voulais vous dire.

Toutes vos théories, là.

Ça me bouscule un peu en fait,
ça… m’a mis un peu en vrac.

– C’est normal ça, Didier.
– C’est normal ?

C’est normal.

Au début de la relation, votre taux de sérotonine
est anormalement bas,

et puis, là vous sécrétez beaucoup de cortisol,
vous êtes stressé.

Ouais, c’est ça, je suis stressĂ©.

En fait, elle me stresse cette fille.

Mais rassurez vous, avec le temps…

Les hormones vont s’Ă©quilibrer,

et puis vous allez sĂ©crĂ©tez davantage d’hormone de l’attachement, l’ocytocine, et…

ça va vous déstresser.

Et puis lĂ  aujourd’hui,

vous avez certaines zones de votre cerveau impliquées dans le jugement critique qui sont désactivées,

c’est pourquoi l’amour rend aveugle.

Ça rend con.

En fait, vous parlez comme une machine.

Hein, genre avec votre truc de chimie…

De théorie, là.

T’façon, vous me parlez, vous l’avez dĂ©jĂ  vĂ©cu, vous ?

Peut-ĂŞtre que vous ferez mieux
de rentrer chez vous, Didier.

Rentrer chez moi.

Ah Didier, Didier.

Excusez-moi.

Vous souhaitez vous asseoir ? Prendre un petit verre ?

– Allez.
– J’ai fait une petite prĂ©paration.

– Saveur de quoi ?

Je vous laisse deviner.

Allez Didier.

Alors, la couleur, c’est du rhum.

Il est un peu opaque, c’est un rhum arrangĂ©, ça non ?

Mmm.

Alors avec cette petite Chloé ?

Bah…

En tout cas, ça marche mieux qu’avec euh…

Enfin, je sais pas je devais l’amener ici,

[rires] ce serait un peu chaud, hein.

Tenez, venez voir par ici,
il faut que je vous explique quelque chose.

– Vous savez, la…
– J’y comprends rien Ă  votre truc !

Parlez-moi pas comme Ă  une machine.
Parlez-moi comme Ă  un mec normal, putain.

La vasopressine, Didier,
la vasopressine est au cœur de plein de choses.

Je vais te la montrer ma vasopressine,
elle va super bien.

Arrêtez avec ça !

On sait pas, c’est comme ça, c’est la vie.

On s’aime, on s’aime pas, on bande ou on ne bande pas, on baise ou on ne baise pas.

Que voulez-vous que je vous dise, moi ?

Sérieux, y a quoi là-dedans ?

Hahaha.

J’ai utilisĂ© quelques petits produits… du labo.

Vous allez peut-être vous transformer après ça.

Haha. Je vais me transformer en quoi ?

C’est peut-ĂŞtre un Ă©lixir d’amour ça, Didier.

Roh, j’en ai bien besoin.

Aujourd’hui, on va parler de chimie…

Sexuelle.

Alors commençons par Monsieur.

Pendant les prĂ©liminaires, la concentration en vasopressine, stimulĂ©e par la testostĂ©rone sur l’hypothalamus

augmente alors que celle d’ocytocine diminue.

Ce jeu des concentrations hormonales favorise l’engagement physique qui accompagne le coĂŻt.

Après l’orgasme, tout s’inverse.

Le niveau de vasopressine chute
et celle de l’ocytocine remonte.

En gros, monsieur est plus relax et tant,
ça donne un truc du style « Ah je t’aime ChĂ©rie ».

[ronflements].

Chez la femme, au niveau de la variation des taux d’ocytocine…

Ben, c’est inverse.

Le niveau de d’ocytocine va augmenter avant l’orgasme, puis va diminuer après.

S’il y a un orgasme.

Pour atteindre l’orgasme, il faut bien prĂ©parer la machine.

Si tout va bien, les concentrations en noradrénaline et en cortisol vont diminuer,

ainsi que le stress.

La libĂ©ration d’acĂ©tylcholine via son effet vasodilatateur

permet un bon apport sanguin vers les régions génitales et donc, une bonne érection.

Au moment de l’orgasme, de nombreuses zones du cerveau sont activĂ©es simultanĂ©ment :

lobe prĂ©fontal, amygdale cĂ©rĂ©brale et surtout l’insula…

fortement activés lors de la perception du plaisir.

Sont alors libérées des substances chimiques,

mais Ă©galement des dĂ©charges Ă©lectriques synchrones reprĂ©sentatives de l’orage cĂ©rĂ©bral,

ou aussi appelé parfois petite mort.

Ensuite, c’est le calme
après la tempête cérébrale et là, mmm.

Petite rĂ©compense sympa avec une grosse explosion d’hormones aux effets fort sympathiques.

Dopamine, sérotonine,

et mĂŞme les endorphines qui sont un petit peu comme un anti-douleur naturel super puissant.

Et qu’est-ce qui peut empĂŞcher ça ?

L’Ă©rection, je veux dire pour les hommes.

Ah, il faut savoir que chez nous, c’est une contraction permanente qui permet de ne pas bander.

Donc en fait, la plupart du temps,

il suffit d’ĂŞtre dĂ©tendu et ça marche plutĂ´t bien.

Mais en cas de stress, c’est vrai que

la noradrĂ©naline vient s’opposer aux effets de l’acĂ©tylcholine, et lĂ  ça fonctionne pas bien.

Bah voilà, ça peut être juste une histoire de stress.

[Antoine] Ouais rassure-toi, ouais.

– [Didier] Eh, ça va.
– [Blablareau] Alors oui, dans la plupart des cas, euh…

Si je peux me permettre – je suis pas expert en sexologie – mais

il suffit de communiquer, de se dĂ©tendre et puis…

ça fonctionne plutôt bien.

Et au fait, ça vient d’oĂą, euh…

la gaule du matin ?

Bah, lorsque vous dormez, Didier,
vous ĂŞtes dĂ©tendu, n’est-ce pas ?

Le niveau de noradrénaline est très bas.

Mais au contraire, vous avez beaucoup d’acĂ©tylcholine, et par son effet vasodilatateur,

elle va commencer sans vous dire Ă  faire son boulot et…

[sifflement]

Ah mais moi le matin, je me réveille avec un barreau, mais phénoménal.

[rires gras]

Ah ouais hein.

Et qu’est ce qu’on va faire l’annĂ©e prochaine ?

Des bébés.

Oh ça va, on peut jamais parler sérieusement avec toi.

Bah on fera des petits écureuils

Tu veux être vétérinaire ?

La libĂ©ration d’ocytocine est indissociable du circuit de la rĂ©compense

et vous pousse Ă  maintenir une relation avec l’ĂŞtre aimĂ©.

Si l’Ă©quilibre entre l’effet de la dopamine, des endorphines et de la sĂ©rotonine est correctement soutenu par un attachement physique et Ă©motionnel,

la phase d’amour passionnel peut perdurer tout en se modifiant sous l’effet de l’oxytocine.

Didier, une petite seconde, s’il vous plaĂ®t.

Vu les notes que vous avez eues en chimie, il va vous falloir au moins 17 lĂ  pour euh…

Réussir.

Nan mais c’est bon, je connais tout le programme,
ça va le faire.

Je vous le souhaite sincèrement.

– [Antoine] Au revoir.
– [Blablareau] Au revoir.

– [ChloĂ©] Mais j’ai mis l’Ă©cole vĂ©tĂ©rinaire de Toulouse en premier choix.

Oui mais Ă  l’Ă©poque, on se connaissait pas encore.

Moi, mon premier choix, c’est Paris.

Viens à Paris, y a une école véto à Alfort.

Paris… puis j’ai toute ma famille ici.

J’aime bien mon appartement.

D’ailleurs… y a de la place pour deux.

C »est une proposition ?

Je sais pas hein…

On peut y réfléchir.

Si tu restes.

Bon allez, je file.

[Pote de Didier] Alors Didier ?

Yo.

– Ça va ?
– Et toi ?

Putain mon pote, t’as pas bonne mine toi. Qu’est-ce qui t’arrive ?

Ah, je rĂ©flĂ©chis…

Tu réfléchis à quoi encore ?

Tu te poses vraiment trop de questions toi,
qu’est-ce qui t’arrive encore ?

Ah, je sais pas oĂą je dois aller l’annĂ©e prochaine.

Mon premier choix c’est Paris.

Mais c’est…

C’est la note de chimie qui dĂ©cide.

Et mon autre choix, c’est Toulouse.

Putain, en tout cas, tu fais de la peine Ă  voir,
mon vieux, hein.

Oh, ça va.

Ouais, tu veux que je te dise ?

Tu me demandes mĂŞme pas,
mais tu veux que je te dise oĂą je vais.

– Moi je sais, tu pars Ă  j’sais pas oĂą lĂ .
– Ă€ Abou Dabi, regarde la petite coquine qui m’attend.

Et toi tu te poses des questions Ă  la con, mais mec.

Ah, ça te fait du bien.
Ça me fait du bien de te voir avec ce petit sourire-là.

Bon faut que je file, je suis Ă  la bourre.

– [Didier] Salut mec.
– [Pote de Didier] Sois fort.

Il vous reste 5 minutes.

Si vous prenez un individu et vous le droguez en inhibant ces rĂ©cepteurs de l’ocytocine

y a fortes chances qu’il abandonne sa progĂ©niture.

L’ocytocine, je vous le rappelle, c’est le ciment de la relation Ă  tous les niveaux.

C’est ce qui permet l’attachement :

quelqu’un qui aurait pas de rĂ©cepteur Ă  ocytcine…

Un sociopathe.

[ChloĂ©, voix off] NoradrĂ©naline pour la mĂ©moire des faits rĂ©cents…

C’est tellement beau que bien souvent, on n’a pas envie que ça change, on aimerait vivre pour toujours,

mais l’amour ça ne se fige pas.

Ça évolue.

Si on essaie de le figer,
on ira inéluctablement à sa perte.

C’est la raison pour laquelle on entend souvent que l’amour s’Ă©teint au bout de trois ans.

Ah, ouais.

Antoine.

Roh.

« C’est l’histoire de l’âne et de la carotte » ?

C’est toi l’âne.

« Existe-t-il un gène de l’infidĂ©litĂ© ? »

Eh bah je sais pas.

En tout cas, le gène de la connerie…

C’est certain, ça existe.

Ce qu’il faut pas lire encore.

Ah, Didier.

Peut-ĂŞtre qu’il aura compris quelque chose, finalement.

J’ai eu le plaisir – l’honneur, mĂŞme, de corriger vos copies.

ChloĂ©, comme toujours, c’est excellent.

Vous avez réussi.

Toutes mes félicitations.

Antoine, c’Ă©tait un plaisir de vous avoir parmi nous.

Mais si je peux me permettre, je vous dĂ©conseille de revenir l’annĂ©e prochaine.

Ouais je…

Vous vous trouverez dans autre chose.

Didier.

Malheureusement…

Ça passe pas pour le premier choix, je suis vraiment désolé.

En revanche…

Passe pour deuxième.

Tu vas retenter ?

Non.

Je vais tenter ma chance.

Bravo Ă  tous.

Je vous souhaite encore une bonne continuation.

– Ouais merci.
– Merci.

Et Didier, une dernière chose.

Je tenais Ă  vous dire, qu’en ce qui me concerne,

vous avez réussi cette année.

Toutes mes félicitations.

Merci Monsieur.

Aaah.

Il me reste une question.

Ă€ votre avis…

Pourquoi ça a été elle ?

Peut-ĂŞtre parce que c’Ă©tait vous.

Au revoir Monsieur.

Mais…

J’y… j’y crois pas.

Le fumier !

Le fumier !

[rires]

Le fum…

Ah et puis merde.

La chimie explique bien des choses sur l’amour.

Mais pourquoi une personne particulière peut ĂŞtre gĂ©nĂ©rer tout ce chamboulement Ă  l’intĂ©rieur de nous ?

Et pourquoi pas une autre ?

Si ces clĂ©s chimiques assurent la reproduction et la survie de l’espèce,

L’amour n’a pas de dĂ©finition universelle.

C’est souvent un sentiment profond, et incontrĂ´lable.

Le mystère demeure entier.

Y a quoi dedans ?

Bah, écoutez, un petit peu de bananes.

De la vanille, et puis euh…

J’ai mĂŞme mis un peu de gingembre

Vous savez, peut-ĂŞtre que ça vous aidera d’ailleurs.

Oh eh, ça va hein.

Faut pas Ă©couter ce qu’on dit.

Si jamais vous manquez d’acĂ©tylcholine…

J’ai l’air de manquer de quelque chose moi ?

Qui manque de quelque chose ici ?

 

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