La véritable raison pour laquelle nous tombons amoureux

une discussion profonde sur l’amour, la nature de l’existence et la manière dont les individus cherchent à se connecter avec quelque chose de plus grand qu’eux. L’échange semble s’articuler autour de l’idée que l’amour n’est pas simplement un choix ou une émotion superficielle, mais une force qui cherche à unifier ce qui est séparé.

L’idée centrale ici est que l’amour peut être vu comme une manifestation du désir de transcender la séparation. Ce n’est pas juste une réponse biologique ou hormonale, mais un moyen de ressentir l’unité avec l’autre et, au-delà, avec l’univers tout entier. L’amour, dans ce contexte, est une émotion puissante qui cherche à rassembler ce qui est séparé, à unifier les individus, mais aussi, plus largement, l’existence.

Sadhguru, le maître spirituel qui parle dans cette discussion, semble suggérer que la quête de l’amour peut aussi être une recherche de l’extase, ce sentiment de connexion profonde qui transcende l’individualité. En fait, il affirme que cet état peut être atteint sans avoir besoin de l’amour extérieur ou d’une autre personne, simplement par une pratique spirituelle ou de pleine conscience, où l’individu se connecte profondément avec l’univers, en ressentant une extase pure.

L’anecdote de la ville de Mysore et de son expérience avec la poésie de Robert Frost montre également comment les perceptions de la vie peuvent évoluer et comment les métaphores de la nature — comme un arbre, un bois ou une forêt — peuvent symboliser des éléments de l’existence, incitant à voir la vie comme un tout interconnecté, plutôt que comme une collection de morceaux séparés.

En résumé, l’amour, dans cette perspective, n’est pas seulement un choix conscient, mais une réponse profonde à notre désir d’unité avec les autres et avec le monde naturel.

Pensez-vous que l’amour est
un choix que l’on fait ou pensez-vous
qu’il y a quelque chose de
plus cosmique en jeu ? Comme…
Wah !
Theo Von : quand les gens
choisissent de s’aimer l’un l’autre ?
La jeune fille de votre quartier
envoyée par le cosmos…
les agents cosmiques.
Theo Von : Ouais,
ce serait sympa, hein ?
On pourrait faire un vœu
après une étoile pour un rancard.
Mais oui, pensez-vous
qu’il y a quelque chose ?
Parce que l’amour
semble différent chaque fois
qu’on est amoureux de
quelqu’un, n’est-ce pas ?
Donc quand vous dites
« chaque fois », ça veut dire que…
ça n’arrive pas tout le temps,
ça arrive de temps en temps.
Theo Von : Oui.
C’est une année bissextile.
Donc…
Donc maintenant,
quel…
Pour quel degré de
radicalité êtes-vous prêt ?
Theo Von : Je suis
prêt à tout, je pense.
Vraiment ?
Theo Von : Enfin, ça dépend à
quel point on veut être bizarre,
mais oui je veux dire, je
suis partant pour des trucs,
oui, je vais écouter au moins,
je vais commencer par là.
Ok.
Donc une façon de regarder
ça c’est : l’émotion de l’amour.
Au début, ça a été…
La façon dont les gens le
voient, en général c’est juste…
l’amour c’est l’amour
romantique. Ok ?
Cela est déclenché par une poussée
d’hormones dans votre système.
ça se tient.
Essentiellement je
dirais que ton intelligence
a été prise en otage
par tes hormones.
Donc… jusqu’à hier cette petite
fille maigrichonne du quartier,
soudain quelques bosses
sont apparues sur son corps.
Theo Von : Ouais.
Soudain c’est devenu tout un cosmos.
Theo Von : Ouais.
Tu ne peux pas la quitter des yeux.
Theo Von : Oh oui.
Eh ne pensez-pas à tout ça
maintenant, je dis juste…
Theo Von : Ok, ouais, ouais.
Je vais garder mes mains comme ça.
Donc ce je que dis c’est que,
juste la poussée
d’hormones en toi, soudain
te fait tout voir
complètement différemment.
Un peu plus tard, si tu regardes en
arrière, ça pourrait sembler stupide,
d’accord ? Mais à cet instant…
Enfin, on parle d’amour,
pas d’hormones ou de sexualité,
mais cela déclenche, ça l’enflamme.
Si on regarde ça du point
de vue de la nature,
quelle est l’intention de la nature ?
Pourquoi t’excite-t-elle tant
au sujet de la fille du quartier ?
Parce qu’elle veut
que tu te reproduises.
Si elle n’allume pas
quelque chose comme ça,
il n’y aura pas de
prochaine génération.
Theo Von : Ah,
donc la nature en a besoin.
Oui, c’est l’instinct de l’espèce,
de vouloir survivre.
Theo Von : Ok.
On peut jouer toutes
sortes de jeux avec ça,
mais essentiellement,
elle veut que tu te reproduises.
Laissons-ça de côté.
On en a fait un choix maintenant.
Vouloir procréer ou non est un choix,
mais la nature te pousse
dans cette direction.
Laissons ça de côté.
Maintenant… « amour » veut dire
que tu désires quelqu’un.
Qu’est-ce que ce désir ?
Tu veux devenir « un ».
Voyez là tout de
suite, vous respirez ?
Je vérifie, vous respirez ?
Theo Von : Oui.
Oui.
Theo Von : Oui.
Ne me dites pas juste oui,
respirez-vous vraiment ?
Vous le remarquez ?
Theo Von : Hmmm.
Oui. Bon ça c’est une petite plante,
mais disons que celle-là
est un peu plus grande.
Ce que l’arbre
expire, vous l’inspirez.
Ce que vous expirez,
l’arbre l’inspire, est-ce correct ?
Theo Von : Oh oui.
Est-ce un fait ou une fiction ?
Theo Von : Ça va direct de l’un à
l’autre, oui c’est bon. Vous avez raison.
Est-ce un fait ou une fiction ?
Un fait.
Theo Von : Un fait.
Donc, vous et l’arbre par exemple,
c’est comme si la moitié de vos
poumons était suspendue là-haut.
Vous n’êtes pas vraiment séparé.
Mais… Puis-je vous raconter
une histoire entre-temps,
une histoire dans une histoire ?
Theo Von : Allez-y,
je crois que c’est le moment.
Donc, cela s’est passé
il y a environ 12, 14 ans.
L’endroit où je suis né et
où la plupart du temps…
où j’ai passé la plupart du temps à
l’école et tout ça, s’appelle Mysore.
Vous avez entendu parler de cette ville ?
Theo Von : Mysore ?
Mysore. Vous en avez
entendu parler ? Bangalore ?
Theo Von : Bangalore,
j’en ai entendu parler.
Tout près de Bangalore.
C’est une ville culturelle, celle-là.
C’était l’ancienne capitale,
au temps des rois.
Theo Von : Ah, ouais.
C’est une belle ville.
Donc j’ai grandi là.
Et après, vous savez, depuis
que j’ai commencé à enseigner,
j’y vais seulement
pour voir ma famille,
autrement je me suis tenu à distance.
Je n’ai jamais fait de programmes ou
d’événements dans cette ville parce que
je voulais garder cette ville
en l’état, mes amis et tout ça…
Theo Von : La garder séparée.
Oui.
Mais de toute façon, vous savez, tout
le monde l’a su et ils ont tous réclamé
« Tu dois faire quelque chose ici. »
Donc j’y suis allé pour faire
un événement, un événement de 2 jours.
Puis… soudain je
me rends compte que
de mon école maternelle,
des amis, des profs, du collège,
du lycée, de partout, l’université,
tout le monde, tous ces gens,
profs, élèves, tout le monde est là.
Quand je les regarde,
je les reconnais tous,
de nombreuses années ont passé,
mais ils sont tous là.
Donc à la fin de l’événement,
ma prof d’anglais
vient me prendre dans les bras.
Et elle me dit :
« Maintenant je comprends
pourquoi tu ne m’as pas laissé
enseigner Robert Frost. »
Je lui dis : « Pourquoi ne
vous aurais-je pas laissé
enseigner Robert Frost ?
J’aime Robert Frost.
J’ai des poèmes qu’il
a récités lui-même. »
Je suis même allé à
l’endroit où il a vécu.
Theo Von : Oh, wow.
Je lui dis : « Pourquoi ne vous aurais-je
pas laissé enseigner Robert Frost ? »
Puis elle m’a rappelé :
« Tu te souviens
quand j’ai commencé à vous
enseigner la poésie américaine
et que tu ne m’as pas laissé
enseigné Robert Frost ? »
Ce qui s’est passé
c’est que, jusque là
on n’étudiait que
la littérature et la poésie anglaise.
Donc là elle nous présente
un poète américain.
Et elle dit : « Voici Robert Frost »,
fait son éloge, des tas
de choses merveilleuses sur lui.
Et puis elle commence : « Les bois
sont charmants, sombres et profonds. »
Je dis : « Arrêtez. »
Elle dit : « Pourquoi ? »
Je dis : « Un homme qui appelle
un arbre vivant, un bois,
je ne veux pas écouter ce type. »
C’est un arbre vivant pour moi,
et vous appelez ça un bois ?
C’est une marchandise.
Theo Von : C’est trop
informel pour vous.
Non, c’est comme si…
Si je vous vois et dis :
« Oh, une boule de viande. »
Si j’étais cannibale.
Theo Von : Oui, ça manque un
peu de respect envers la chose.
Non, il ne s’agit pas
d’un manque respect.
Vous êtes devenus si transactionnels
que vous ne savez pas ce que ça veut
dire de transcender quoi que ce soit.
Si transactionnels, que vous regardez
l’utilité de l’arbre en tant que bois.
Vous ne voyez pas que
c’est une chose vivante.
Theo Von : Ah.
Quand tu ne vois pas la vie comme
une vie, tu perds de ta vie, parce que
la vie n’a pas lieu
individuellement pour toi,
elle a lieu comme un grand tout.
Comme on vient de le dire,
ce que tu expires, l’arbre l’inspire,
ce que l’arbre expire,
tu l’inspires.
Si je découpe la moitié
de tes poumons et l’extirpe,
vas-tu appeler ça un ballon ?
Theo Von : C’est une bonne question.
Non, tu ne ferais pas ça du tout.
Oui. Donc… la vie n’a
pas lieu séparément.
D’un micro-organisme à une plante,
à un arbre, à un animal :
c’est un grand phénomène.
C’est seulement dans ton
mental, intellectuellement,
que tu sépares les choses. Pourquoi ?
On a déjà abordé ça : tu veux
que ton mental soit tranchant.
Un instrument tranchant,
est bon pour découper.
Je vais vous donner un couteau.
Tu peux disséquer
tout ce que tu veux.
Mais tu veux coudre tes vêtements.
Si tu couds tes vêtements avec
un couteau, que va-t-il se passer ?
C’est là que la mode
moderne est arrivée,
tout le monde a des pantalons troués.
Theo Von : Ça va l’abîmer.
Non, c’est une nouvelle mode.
Theo Von : Oh maintenant
ce serait stylé.
Maintenant ce serait stylé. Si
tu couds tes… oui de nos jours,
ce serait assez canon
je pense, pas vrai ?
Ce n’est pas que ça va
faire beau, c’est déchiré.
Theo Von : C’est déchiré.
Si tu essaies de coudre
avec un couteau, ça va
donner des rubans, d’accord ?
Ok.
Donc en ce moment
c’est la même chose :
votre mental est un
instrument tranchant,
il est bon pour disséquer,
il n’est pas bon pour tout unifier.
« Unifier » ne veut pas dire que vous
et moi devions nous asseoir ensemble
et assembler l’univers, c’est de
toute façon un grand phénomène.
C’est vous qui le séparez.
Si vous arrêtez de
le séparer, il sera un.
Quand vous dites « amour »,
c’est une émotion forte,
pour rendre ces deux fragments de
création, qui sont devenus séparés,
pour les unir. On essaie très fort.
Bien. Au lieu d’être séparé,
c’est une bonne émotion, au moins…
ça te rapproche d’une personne,
autrement tu es une île isolée.
Theo Von : Oui, oui. Oh ouais,
tu es une île après ça.
Oh oui, oui, tu veux
trouver quelqu’un d’autre,
pas vrai, donc je
trouve que ça a du sens.
Essentiellement cette vie a lieu
comme un grand phénomène.
On ne le comprend pas,
mais, à vrai dire en tant que vie,
on est juste un pop-up
sur cette planète.
Theo Von : Oh ouais.
Le nombre incalculable
de personnes qui ont marché
sur cette planète avant
vous et moi, où sont-ils ?
Ils sont tous de la terre.
Ceci aussi deviendra de la terre,
il faut juste attendre un peu.
Donc… maintenant,
tout est une seule vie.
Dans votre mental vous la séparez,
ensuite dans vos émotions
vous essayez de la recoudre,
ce qui est une lutte.
En général pour la plupart des gens,
les moments de grande joie et
d’accomplissement ont lieu en amour.
Le reste du temps
c’est juste de l’anxiété
et de la douleur la plupart du temps.
Mais pour ces quelques instants,
ils sont prêts à passer
par toute la douleur,
parce que ces quelques
instants sont si précieux.
Mais ce que je dis c’est :
pourquoi y a-t-il si peu d’instants ?
Le truc de cet amour
c’est que pour un instant
tu as eu la sensation
de ne faire qu’un,
d’accord ? Que ce soit physiquement,
mentalement, émotionnellement,
parfois même énergétiquement, tu
as eu la sensation de ne faire qu’un.
Ce que je dis c’est que,
tu es de toute façon un.
Si tu retires les barrières
de ton mental,
tu es de toute façon un. Tu peux
être assis là débordant…
d’extase, pas d’amour.
Theo Von : Ok.
Tu vas chercher l’amour,
parce que tu penses que l’amour
va amener la félicité et l’extase.
Theo Von : Ça c’est vrai, oui,
tu penses que ça va amener
quelque chose de mieux.
Oui. Mais, je peux vous
apprendre une méthode simple :
vous pouvez être assis là
avec les yeux fermés,
ou avec les yeux ouverts,
et être totalement en extase.
Les gens me demandent :
« Sadhguru, parmi toutes ces choses
que vous faites, quel est votre
plus grand accomplissement ? »
Je dis : « Les larmes. » On me dit :
« Quelles larmes ? Pourquoi ? »
Aujourd’hui… des millions de
personnes à travers le monde,
s’ils ferment les yeux le matin
pour faire une simple pratique,
des larmes d’extase
tous les jours vont couler.

  • Où que j’aille, dans n’importe
    quelle partie du monde,
    pas un jour ne passe sans que je ne
    voie des larmes d’amour et d’extase.
    Theo Von : Wow, vraiment ?
    C’est le plus grand…
    cadeau qu’on puisse avoir
    dans ce monde,
    où tout le monde essaie de se
    pousser ou de se tirer,
    chaque jour tu rencontres des gens qui
    sont en larmes d’amour et d’extase.