Philosophie Japonaise le Ukeireru

Ukeireru peut vouloir dire accepter la réalité.

On entends souvent dire en amour

qu’il faut accepter l’autre tel qu’il est

avec c’est qualité c’est défauts etc…

 Une philosophie Japonaise l’Ukeireru 

peut nous aider a ce sujet 

 un poème de Kenji Miyazawa

Invaincu par la pluie

Invaincu par le vent

Au corps puissant luttant contre la neige

Et la chaleur estivale

Sans avidité

Sans colère contre personne

Souriant toujours gentiment

Manger quatre bols de riz complet de miso chaque jour

Avec des légumes

Faire passer les autres avant soi

Écouter bien et comprendre

Sans se laisser distraire

Vivre dans une petite cabane au toit de chaume

Dans l’ombre des pins au milieu du champ

Quand un enfant est malade à l’est

Aller prendre soin de lui

Quand une mère est épuisée à l’ouest

Aller porter pour elle ses bottes de riz à planter

Quand une personne meurt au sud

Aller lui dire qu’elle ne doit pas avoir peur

Quand une dispute ou un procès éclate au nord

Aller leur dire de ne pas perdre leur temps

En temps de sécheresse

Verser des larmes

Dans le froid de l’été

Errer sans but

Être appelé bon à rien

Ne recevoir aucune louange

Ne recevoir aucune plainte

Une telle personne

Je veux devenir.*1

 
 
 
 

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Ukeireru peut vouloir dire accepter la réalité.

En embrassant l’éphémère et l’imparfait, l’ukeireru applique les principes bouddhistes zen et shintoïstes au Japon moderne pour créer du bien-être et de la satisfaction. C’est flagrant dans une approche esthétique partagée qui a débuté il y a plusieurs siècles et s’est développée depuis. L’art a établi une façon de voir. Trouvant son origine au sommet de ce qu’on pourrait appeler une collaboration entre les institutions religieuses et les seigneurs féodaux, l’esthétique a changé la donne sur une perte en fait due à l’ignorance : une poignée d’institutions, peu de science, des structures socio-économiques rigides, un environnement naturel impitoyable. Plutôt que de désespérer des conditions de vie difficiles, l’esthétique a posé l’idée que le sens de la vie était d’accepter, d’accueillir et même de rechercher la perte.

Ce que fait l’ukeireru, c’est sublimer les relations dans lesquelles nous nous trouvons, et nous donner la force nécessaire pour aller au bout de changements tout autant personnels que structurels.

L’objectif est de créer un état mental dans lequel chacun se sent à l’aise avec suffisamment de conscience et de confiance. On accepte et on accueille la perte. On comprend aussi que, quelle que soit la manière dont on se définit soi-même, cette compréhension dépend de son appartenance à la nature et à la société.

cette définition de ukeireru : « Utilisé par une mère parlant à son enfant pour lui faire accepter quelque chose en douceur, accepter la réalité. »

Ukeireru crée une sorte d’état fondamental d’immédiateté : être présent.

Voir et accepter plus pleinement une situation du point de vue d’une autre personne

Il existe des moyens pratiques d’appliquer l’ukeireru dans notre vie. Il s’agit d’activités qui nous poussent à ne plus penser à nous-mêmes. À reconnaître que notre bonheur importe finalement bien moins que ce que les autres ressentent. À comprendre que notre bien-être dépend de la satisfaction que nous donnons aux gens. À prendre du temps chaque jour pour participer à des expériences non productives qui aident à nous échapper de nous-mêmes et nous permettent de nous sentir régénérés ou redynamisés après coup.

L’ukeireru est une forme de conscience des autres et une acceptation de leurs vulnérabilités. L’ukereiru soulage la tension née de la croyance que la poursuite du bonheur est la clé du bien-être. Assez ironiquement, c’est même l’inverse : quand nous acceptons les autres et que nous nous sentons liés à eux, davantage de possibilités de bien-être jaillissent.

Cette approche réduit la pression de devoir trouver un sens à sa vie.

En vous mettant face à vos imperfections et en vous permettant de prendre conscience de la brièveté de la vie, l’ukeireru vous oblige à ralentir et à absorber ce qui vous entoure, et qui vous entoure. La vie n’est pas parfaite, aucune relation n’est parfaite, et vous feriez mieux d’apprécier le présent car tout finit très vite. (Aucune douleur n’est éternelle.)

Ukeireru signifie bien plus que l’acceptation de soi. Cela signifie l’acceptation de nos relations au sein de nos familles, à l’école, au travail et dans nos groupes sociaux. C’est accepter les autres. C’est accepter la réalité et créer des contextes qui élargissent la perspective étroite, confinée et épuisante du soi.

Un koan zen, ou parabole, qui me revient souvent, illustre le pouvoir de l’ukeireru : le Bouddha se rend dans un village et se trouve aussitôt entouré d’une foule qui le vénère et chante ses louanges. Mais un homme se tient à l’écart et dénonce le Bouddha avec colère. Il proteste pendant longtemps, arguant que le Bouddha est un voleur, qu’il ne cherche que la richesse et la gloire. Finalement, le Bouddha lui demande s’il a fini de crier, et quand l’homme répond que oui, le Bouddha lui demande : « Si vous offrez un cadeau à quelqu’un, mais que la personne refuse de le prendre, à qui appartient ce cadeau ? » L’homme rit et dit que c’est typique de la stupidité du Bouddha. « Il appartient à la personne qui a offert le cadeau. N’importe quel idiot sait ça ! » Le Bouddha acquiesce : « Exactement. Et votre colère est votre cadeau. Je refuse de l’accepter. Elle vous appartient donc. Personne ne veut de votre colère. »

C’est ainsi que fonctionne l’ukeireru. Imaginez que vous arriviez à trouver des moyens réguliers de gérer la colère, la peur et les disputes, et qu’ils ne ressemblent pas à ce que vous avez essayé jusqu’à présent. Il ne s’agit pas de réagir, mais de prendre la situation en main, de comprendre et d’accepter ce que l’autre personne ressent, puis de décider d’une action (ou d’une inaction) qui recadre les choses dans le contexte de la relation.

L’ukeireru est une façon de minimiser la colère, la peur et la détresse provoquées par des situations stressantes. Comprendre ce qui se passe crée une distance et un degré de détachement tranquille. Si vous pouvez dire que vous comprenez, vous ne réagissez pas sur le plan émotionnel. Vous pensez à ce qui se passe et à ce qui est dit. « Oui, je comprends » fait redescendre les tensions d’un cran.

Vos besoins, vos sentiments et vos pensées ne sont plus les points les plus importants de la relation. C’est vraiment libérateur, et cela vous donne la faculté de prendre du recul.

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